Pas de friture sur la ligne entre Berne et Vienne

La ministre autrichienne des Affaires étrangères a été reçue par son homologue suisse mercredi à Berne, comme le veut la tradition. Benita Ferrero-Waldner a salué le pragmatisme des Suisses.

La ministre autrichienne des Affaires étrangères a été reçue par son homologue suisse mercredi à Berne, comme le veut la tradition. Benita Ferrero-Waldner a salué le pragmatisme des Suisses.

Ce qui compte, ce sont les actes. La Suisse n’a pas à avoir de préjugés à l’égard de la nouvelle coalition gouvernementale en Autriche. C’est la position du gouvernement suisse, celle que le ministre suisse des Affaires étrangères, Joseph Deiss, a exposée à Benita Ferrero-Waldner. Cette dernière a apprécié. La Suisse est un pays ami de l’Autriche. Les Suisses comprennent mieux l’Autriche que les autres Européens.

Il y a bien eu quelque polémique autour de cette visite, quelques dizaines de manifestants sur la Place fédérale à Berne, la bouderie aussi de la gauche. Rien de bien sérieux toutefois. Et il n’en ira probablement pas autrement de la visite, prévue dans une quinzaine de jours, du chancelier autrichien Wolfgang Schüssel.

Cela ne signifie pas que les Suisses ne s’inquiètent pas de la montée de la droite populiste avec son discours aux relents racistes et antisémites. Mais après tout, la Suisse a aussi son Haider, qui s’appelle Blocher, et qui a glané près d’un quart des suffrages lors des élections fédérales d’octobre. Or ce Blocher est l’homme fort d’un parti associé au gouvernement… depuis plus de 70 ans.

Le gouvernement suisse – et avec lui la très grande majorité de la population – ne veut pas se mêler d’affaires qui concernent les Autrichiens. La devise est ici: chacun balaie devant sa porte! Non sans avoir à l’œil son voisin. Mais on ne juge que sur les actes.

Pierre-André Tschanz