Pascal Couchepin et Joseph Deiss enterrent la hache de guerre

Le chef de l'Economie reprochait au chef du Département des affaires étrangères de trop se mêler d'économie. Pascal Couchepin et Joseph Deiss ont convenu de planifier leurs visites deux ans à l'avance.

Le chef de l’Economie (à gauche) reprochait au chef du Département des affaires étrangères (à droite) de trop se mêler d’économie. Pascal Couchepin et Joseph Deiss ont convenu de planifier leurs visites deux ans à l’avance.

C’est au terme d’une rencontre, mardi soir à Berne, que la hache de guerre semble avoir été enterrée entre Pascal Couchepin et Joseph Deiss. Le ministre de l’Economie et le chef de la diplomatie ont mis carte sur table pour régler, entre quatre yeux, leur différend.

Entre les deux hommes, il n’y a aucune inimitié personnelle, contrairement à leurs prédécesseurs, Jean-Pascal Delamuraz et Favio Cotti. Mais uniquement une vision différente sur la façon dont doit se déployer la diplomatie suisse à l’étranger. Le Département des affaires étrangères a pris l’habitude, sous Cotti déjà, qui invitait des chefs d’entreprise dans ses voyages, en Chine ou en Afrique du Sud, de considérer que la promotion de l’économie dans le monde est aussi une de ses tâches.

Pascal Couchepin a martelé ces derniers jours sa position, pure et dure, par médias interposés. «Au Département des affaires étrangères de s’occuper des droits de l’homme, et à celui de l’économie des affaires et des patrons», a-t-il déclaré dans une interview au journal «Le Temps». Une attaque frontale qu’a esquivée Joseph Deiss, accusé par son collègue de trop se mêler d’économie. Joseph Deiss a invité des chefs d’entreprise à l’accompagner, dès ce vendredi, dans un voyage officiel au Proche-Orient.

Un terrain d’entente semble donc avoir été trouvé, réglant de façon pragmatique la question des rôles respectifs des deux Départements. Joseph Deiss et Pascal Couchepin vont coordonner leurs visites, deux ans à l’avance, pour examiner la nécessité d’emmener ou non des délégations économiques lors des voyages du chef de la diplomatie. Un détail et non des moindres: la planification de ces voyages sera du ressort du chef du Département de l’économie.

«Heureuse faute qui a permis une telle solution», a déclaré jeudi Pascal Couchepin, satisfait de cette issue mais également de sa position, renforcée par l’adoption jeudi du projet de la nouvelle loi fédérale sur la promotion des exportations.

La promotion de l’économie suisse à l’étranger s’est musclée. Comme le chef de l’Economie.

Jugurtha Aït-Ahmed