Adolf Ogi: l’armée doit aider la Suisse à s’ouvrir au monde

Le Président de la Confédération était lundi l’hôte du Club Suisse de la Presse à Genève. Il s’est notamment dit convaincu qu’il était dans l’intérêt de la Suisse, en matière de défense également, d’agir avec la communauté internationale.

Le Président de la Confédération était lundi l’hôte du Club Suisse de la Presse à Genève. Il s’est notamment dit convaincu qu’il était dans l’intérêt de la Suisse, en matière de défense également, d’agir avec la communauté internationale.

«L’armée a permis à la Suisse de traverser le 20e siècle, un siècle de guerre et de sang… Aujourd’hui elle doit contribuer à ouvrir la Suisse au monde: c’est l’objectif de nos réformes, et c’est aussi l’objectif des centres que nous avons créés à Genève.» Voilà ce qu’Adolf Ogi est venu expliquer aux journalistes de la presse internationale, chiffres, graphiques et arguments à l’appui.
S’agissant de la Suisse et de Genève, le ministre de la Défense rappelle qu’elles constituent des plates-formes du dialogue international et que le Conseil fédéral a fermement l’intention de continuer à les développer: c’est «davantage qu’une image de marque», c’est un lieu où se joue aussi «l’avenir de notre politique de sécurité».

«Produire de la paix, dit encore Adolf Ogi, Genève le fait très bien». Il ne pense pas d’abord à la série de grandes négociations internationales qui ont jalonné l’histoire de cette ville. Il se réfère aux deux fondations qui, ces dernières années, y ont vu le jour à l’initiative de la Suisse, à savoir le Centre de politique de sécurité et le Centre international de déminage humanitaire.

Le premier organise des cours pour diplomates, officiers et fonctionnaires des ministères des affaires étrangères et de la défense. Le second appuie l’action des Nations Unies en matière de lutte contre les mines. Ces deux fondations regroupent déjà près d’une vingtaine de pays.

Un troisième centre devrait encore être créé cette année à Genève. Il n’a pas encore de dénomination officielle, mais son objectif, déjà très élaboré, sera d’appuyer ici et là les initiatives de contrôle démocratique des forces armées et paramilitaires.

L’essentiel du travail se fera dans les pays qui ont traversé de graves périodes de crise, en aidant par exemple les parlementaires à mieux comprendre le fonctionnement des institutions militaires et en coopérant avec celles-ci pour qu’elles se montrent davantage transparentes. L’idée d’un tel centre a déjà suscité lui aussi des échos très positifs, des États-Unis et de la Russie notamment.

A terme, ces trois centres, la centaine de personnes qu’ils occuperont et d’autres partenaires devraient être réunis dans une «Maison de la Paix» . A partir de 2003, le Département d’Adolf Ogi investira chaque année à Genève plus de 20 millions de francs suisses. «Nous pouvons compter sur Genève, dit-il, Genève peut compter sur nous.»

Bernard Weissbrodt