Démission du responsable des comptes suisses de la CDU
L'ancien expert-comptable de l'Union chrétienne-démocrate allemande, Horst Weyrauch, a démissionné vendredi. Il avait mis au point le montage financier des caisses noires de la CDU qui passe par Francfort, Vaduz et Zurich.
L’ancien expert-comptable de l’Union chrétienne-démocrate allemande, Horst Weyrauch, a démissionné vendredi. Il avait mis au point le montage financier des caisses noires de la CDU qui passe par Francfort, Vaduz et Zurich.
Horst Weyrauch était responsable d’une fondation basée au Liechtenstein. Nom de code: Zaunkönig. Celle-ci détenait plusieurs comptes bancaires à Zurich, à l’Union de Banques Suisses, entre autres.
10, 15 voire 20 millions de dollars – les estimations divergent – y avaient été déposés au début des années 80. Les comptes suisses alimentaient pour l’essentiel la fédération de la CDU de Hesse, la région de Francfort, lors de ses campagnes électorales. Antje Volmer, vice-présidente écologiste du Bundestag, vient de demander d’ailleurs la démission du ministre-président démocrate-chrétien de Hesse, Roland Koch, afin que puissent se tenir de nouvelles élections.
L’origine des fonds déposés en Suisse est inconnue. Mais ils pourraient provenir en partie du solde des fonds occultes encaissés au cours des années 70 cette fois par la CDU. Ils déclenchèrent à l’époque le scandale Flick, une tempête qui déferla sur le panorama politique allemand. Helmut Kohl, assisté d’Horst Weyrauch, détenait déjà les leviers de commande du parti chrétien-démocrate.
Weyrauch avait été remercié de ses services par la CDU dès l’éclatement du scandale Kohl en novembre dernier. Le procureur de Wiesbaden vient d’ouvrir une information judiciaire contre lui. La justice a perquisitionné jeudi les locaux de la démocratie chrétienne et a saisi plus de deux cent documents. Weyrauch sera le premier témoin entendu par la commission d’enquête parlementaire qui vient d’entreprendre ses travaux à Berlin.
Sa démission de la CDU ce vendredi n’est qu’un des multiples rebondissements d’un scandale qui mêle un peu plus chaque jour la vie politique allemande au crime financier.
Michel Verrier
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