Deux parlementaires suisses vont observer les élections russes
Membres d’une délégation parlementaire du Conseil de l’Europe, les députés Andreas Gross (photo) et Claude Frey partent ce jeudi pour Moscou. Avec leur collègues européens, ils vont veiller à la bonne tenue des élections présidentielles de dimanche.
Membres d’une délégation parlementaire du Conseil de l’Europe, les députés Andreas Gross et Claude Frey partent ce jeudi pour Moscou. Avec leur collègues européens, ils vont veiller à la bonne tenue des élections présidentielles de dimanche.
Forte de treize membres, la délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe répond à l’invitation de la Douma. La délégation doit s’entretenir avec les onze candidats, le président de la Commission centrale électorale et le président de la Douma. Le jour des élections, la délégation visitera des bureaux de vote à Moscou, mais également dans plusieurs villes de province, comme Saint-Pétersbourg ou Koursk. Les treizes parlementaires assisteront aussi au dépouillement du scrutin.
La délégation du Conseil de l’Europe n’est pas la seule mission d’observation. Le Bureau pour la démocratie de l’OSCE suivra également le déroulement du scrutin. Mais 94.000 bureaux de vote répartis sur un territoire couvrant onze fuseaux horaires sont-ils vraiment contrôlables? Conscient du problème, Andreas Gross insiste sur le rôle d’observation, et non de surveillance, de sa délégation. Mais le député socialiste précise aussitôt: «Nous sommes libres, nous choisissons les bureaux de vote, et il est impossible de nous manipuler.»
Le député zurichois se réfère également à son expérience. Andreas Gross a suivi les élections présidentielles en Ukraine en novembre dernier et dénoncé les fraudes commises. Il rappelle par ailleurs que les élections de décembre à la Douma russe ont été considérées comme un pas vers la démocratie.
Quant à la guerre en Tchétchénie, le Conseil de l’Europe prendra position en avril sur les accusations de violations massives des droits de l’homme. Rappelons qu’Andreas Gross était ressorti enchanté fin janvier d’une rencontre avec Vladimir Poutine et qu’il se montrait fort compréhensif face aux arguments russes dans le conflit tchétchène. Quelques semaines plus tard, il envisageait de sanctionner la Russie si les atrocités de son armée devaient se confirmer.
Mais à la veille de son départ pour Moscou, Andreas Gross nous a livré le fond de sa pensée: «Des sanctions pour quoi faire? La responsabilité du Conseil de l’Europe n’est pas d’isoler la Russie. Isolé, Moscou respectera encore moins les droits de l’homme. Nous n’avons pas le choix.» Sur ce point, Andreas Gross affirme être sur la même longueur d’onde que le radical Claude Frey, l’autre parlementaire suisse de la délégation.
Frédéric Burnand
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