Elections fédérales : vers un bouleversement du paysage politique?
Ce week-end, les Suisses sont appelés à renouveler les deux chambres de leur Parlement. Ce scrutin pourrait entraîner, pour la première fois depuis 40 ans, un bouleversement de l'équilibre des forces politiques suisses et provoquer une crise politique.
Ce week-end, les Suisses sont appelés à renouveler les deux chambres de leur Parlement. Un scrutin qui pourrait entraîner, pour la première fois depuis 40 ans, un bouleversement de l’équilibre des forces politiques suisses et provoquer, sinon une crise gouvernementale, du moins une crise politique.
La Suisse est actuellement gouvernée par une alliance conclue en 1959 entre les quatre plus grands partis politiques du pays. Informelle, cette alliance, de tendance centriste, ne repose sur aucun véritable accord de gouvernement. Mais elle s’est avérée résistante et après quarante ans, elle tient toujours.
Mais elle est aujourd’hui menacée et la chose pourrait devenir apparente ce week-end. Le parti qui ces dernières années s’est désolidarisé le plus de la politique gouvernementale en combattant notamment un rapprochement de la Suisse avec l’Union européenne, l’UDC, pourrait en effet améliorer substantiellement sa position électorale. Et exiger par la suite une plus forte représentation au gouvernement. Or cela créerait une crise car l’aile majoritaire de l’UDC se distingue aujourd’hui par de violentes attaques contre le gouvernement et par un discours nationaliste frisant parfois la xénophobie. Ce qui en fait, aux yeux des autres partis de l’alliance – socialistes, démocrates-chrétiens et radicaux (droite modérée) – un partenaire peu fiable.
Mais une crise pourrait finalement être évitée. Car même si l’UDC, actuellement le plus petit parti du gouvernement, détrône, en terme de force électorale, un ou même deux des autres partis, ces partis conserveront à eux seuls au Parlement une forte majorité. Or c’est le Parlement qui en Suisse élit le gouvernement et si l’UDC veut provoquer une crise, elle ne pourra le faire qu’en trouvant suffisamment d’alliés à droite. Ce qui, actuellement du moins, semble impossible. Ou en sortant du gouvernement. Ce qu’apparemment elle ne souhaite pas.
Michel Walter
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.