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Enfants soldats: la Suisse milite en faveur d’une interdiction

Un groupe de travail de l’ONU est réuni à Genève pour une session de deux semaines. Son but: aboutir à un traité international contre le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats. Mais une coalition d’ONG craint l’adoption d’un compromis boiteux.

Un groupe de travail de l’ONU est réuni à Genève pour une session de deux semaines. Son but: aboutir à un traité international contre le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats. Mais une coalition d’ONG, soutenue par la Suisse, craint l’adoption d’un compromis boiteux.

C’est à titre d’observateur que la Suisse participe depuis 1994 à ce groupe de travail institué par la Commission des droits de l’homme des Nations Unies. Ce dernier cherche à renforcer la Convention relative aux droits de l’enfant en élaborant un protocole sur les enfants soldats. Actuellement, le droit international en vigueur permet l’utilisation de soldats de plus de 15 ans. Une grande majorité de pays, dont la Suisse, voudrait réhausser cette limite d’âge à 18 ans. Mais quelques pays continuent de s’opposer à une telle élévation. C’est le cas de Cuba et du Pakistan, mais également de la Grande-Bretagne et surtout des Etats-Unis.

C’est du moins l’avis des ONG qui désignent Washington comme le principal obstacle à l’élaboration d’un tel protocole. Réunies au sein d’une coalition basée à Genève, et en partie financée par la Suisse, ces ONG (tel Amnesty International, Human Rights Watch ou Terre des Hommes) ont fortement critiqué ce lundi la position américaine en rappelant que ce pays continue d’envoyer au combat des soldats de moins de 18 ans. Ils sont moins de trois milles jeunes de 17 ans, parmi les 1,2 million de soldats actifs dans l’armée américaine.

Washington estime pour sa part que la limite de 18 ans pour le recrutement serait un frein au renouvellement de son armée professionnelle, vu qu’à cet âge, les jeunes sont le plus souvent déjà engagés dans une autre carrière, que ce soit un métier ou des études. Les Etats-Unis plaident donc pour un accord qui permettrait à chaque Etat de fixer un âge minimum, pourvu qu’il soit au-dessus de quinze ans.

Un compromis n’est pas à exclure. Les Etats parties à la session de Genève semblent en effet déterminés à clore ces six années de négociations. Reste à savoir si un éventuel accord permettra réellement de diminuer le nombre d’enfants actuellement engagés dans des guerres: un nombre estimé à 300’000.

Frédéric Burnand

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