Jakob Kellenberger à la tête du CICR
Après avoir passé douze ans à la tête du Comité International de la Croix-Rouge, Cornelio Sommarugua laisse sa place à Jakob Kellenberger. Le nouveau patron du CICR passe pour un bon diplomate.
Après avoir passé douze ans à la tête du Comité International de la Croix-Rouge, Cornelio Sommarugua (à gauche) laisse sa place à Jakob Kellenberger (à droite). Le nouveau patron du CICR passe pour un bon diplomate. Ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, il est considéré comme l’artisan des accords bilatéraux signés entre la Suisse et l’Union européenne.
Dans ses nouvelles fonctions, Jakob Kellenberger devra faire face à de nouveaux et nombreux défis. Le premier de ces défis tient à la personnalité même de son prédécesseur. Cornelio Sommaruga a, en effet, un sens aigu de la communication. Sans casser la légendaire discrétion du CICR, ce Tessinois a su prendre position avec chaleur et humanité. Or, à priori, Jakob Kellenberger n’a pas la même faconde.
Mais c’est, bien sûr, à l’action du CICR que l’on jugera d’abord le nouveau président. Et là, les défis ne manquent pas non plus. En 12 ans, l’organisation humanitaire a vu ses effectifs plus que tripler, passant de 3000 employés en 1988 à 10 000 aujourd’hui. Et son budget a augmenté dans les mêmes proportions pour franchir, cette année, la barre du milliard de francs suisses.
Cette croissance rend les problèmes de recrutement de plus en plus aigus. D’autant que les employés ont tendance à rester de moins en moins longtemps au sein de l’organisation. Par ailleurs, la multiplication des opérations du CICR nécessite des fonds de plus en plus importants. Or, dans le même temps, le nombre d’organisations humanitaires augmente lui aussi.
Face à cette concurrence accrue, le CICR peut se reposer sur des acquis enviables. La plus ancienne des organisations d’aide aux victimes de la guerre jouit d’une expérience qui lui assure une forte légitimité et un savoir-faire incomparable. Le CICR est également le gardien des Conventions de Genève qui fondent le droit humanitaire international.
Bousculée ces dernières années par de nouveaux acteurs humanitaires, le CICR a réussi à maintenir le cap de la discrétion, de l’indépendance et de la neutralité. Un choix qui s’avère payant à l’heure des controverses suscitées par les interventions militaires internationales menées sous couvert du droit d’ingérence humanitaire.
Frédéric Burnand
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