Joseph Deiss en Turquie: le dialogue politique est relancé entre Berne et Ankara
Au deuxième jour de sa visite officielle en Turquie, le chef de la diplomatie suisse Joseph Deiss a rendu un hommage fleuri à Atatürk, le père de la Turquie moderne. Le dialogue politique entre Berne et Ankara est officiellement relancé.
Au deuxième jour de sa visite officielle en Turquie, le chef de la diplomatie suisse Joseph Deiss a rendu un hommage fleuri à Atatürk, le père de la Turquie moderne. Le dialogue politique entre Berne et Ankara est officiellement relancé.
Entre Berne et Ankara, l’heure est donc à la réconciliation officielle. D’un geste symbolique, immortalisé par la chaîne de télévision CNN – version turque – le chef de la diplomatie suisse Joseph Deiss a mis solennellement un terme à une période de crise survenue après la fusillade devant l’ambassade turque à Berne en 1993.
Le conseiller fédéral a déposé, lundi à Ankara, une gerbe de fleurs devant le mausolée du père de la Turquie moderne Atatürk. En rendant un hommage aussi appuyé à Mustafa Kemal Pascha, incarnation de la transformation de la Turquie en un état laïc, le conseiller fédéral Joseph Deiss a fait plus que de se conformer à un rituel diplomatique.
L’entretien de deux heures qu’il a eu, dans la matinée, avec son homologue turc Ismail Cem a confirmé la relance du dialogue politique entre Berne et Ankara. Au menu de ce tête-à-tête: les relations bilatérales bien sûr, mais également les droits de l’homme.
MM. Deiss et Cem ont notamment parlé des réformes législatives en Turquie, pays qui n’a toujours pas aboli la peine de mort. Le chef de la diplomatie suisse a indiqué que la Turquie et la Suisse envisageaient de procéder à des échanges d’experts pour collaborer dans ce domaine.
Le conseiller fédéral a tenu à préciser qu’il n’était pas venu en donneur de leçon dans le pays du Bosphore. «Chacun doit être prêt à apprendre de l’autre». Ceci vaut pour la question des droits de l’homme que les deux ministres ont abordée. Joseph Deiss a aussi parlé du cas d’Abdullah Öcalan avec son homologue turc.
A ce propos, il a salué l’attitude de la Turquie d’attendre la décision de la Cour européenne des droits de l’homme. Ankara transmettra ensuite le dossier au parlement turc, qui statuera sur le sort du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), condamné à mort en juin.
Interrogé sur la récente arrestation de trois maires dans le sud-est de la Turquie, Joseph Deiss a indiqué en avoir parlé avec ses hôtes. «Il est trop tôt pour pouvoir se prononcer», a-t-il simplement ajouté.
L’économie a également été un sujet de discussion. Ismail Cem a souhaité que les échanges entre les deux pays s’intensifient. Preuve de l’intérêt suisse, le secrétaire d’Etat à l’économie David Syz effectuera une visite en
Turquie dans la seconde moitié de l’année.
Joseph Deiss a encore rencontré le président turc Suleyman Demirel ainsi que son Premier ministre, Bulent Ecevit, en fin de journée.
SRI avec les agences
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