Mme Albright et Joseph Deiss: Proche-Orient au cœur des discussions
Entretien, jeudi, à Genève, entre le Secrétaire d'État américain Madeleine Albright et le chef de la diplomatie suisse Joseph Deiss. Avec, en toile de fond, le sommet de dimanche entre les présidents américain Bill Clinton et syrien Hafez el Assad.
Entretien, jeudi, à Genève, entre le Secrétaire d’État américain Madeleine Albright et le chef de la diplomatie suisse Joseph Deiss. Avec, en toile de fond, le sommet de dimanche entre les présidents américain Bill Clinton et syrien Hafez el Assad.
«J’ai juste fait un petit détour par Genève», a expliqué Madeleine Albright lors du bref point de presse qui a suivi sa rencontre avec Joseph Deiss. Mais il convient de préciser deux choses: d’abord, que la patronne de la diplomatie américaine venait d’arriver de New-Delhi et repartait presque aussitôt vers Islamabad; ensuite, que cet aller-retour entre l’Asie et la Suisse avait, avant tout, été organisé pour qu’elle puisse prendre la parole devant la Commission des droits de l’homme.
Cela ne diminue en rien l’importance du rendez-vous américano-suisse aménagé dans la foulée de son intervention onusienne. En juin de l’année dernière, Mme Albright et Joseph Deiss s’étaient déjà rencontrés dans un hôtel de la place. Cette fois-ci, accompagnés chacun d’une délégation de huit personnes, c’est la Villa «La Pastorale», qui abrite le Centre d’accueil de la Genève internationale, qui aura servi de cadre à un long dialogue amical.
Comme les relations bilatérales entre Berne et Washington paraissent au beau fixe, c’est le Proche-Orient qui a bien évidemment constitué le premier sujet de discussions, compte tenu de la rencontre prévue dimanche, à Genève toujours, entre les présidents syrien et américain.
Joseph Deiss, comme il l’avait fait au moment de son récent voyage au Proche-Orient, a pu ainsi rappeler à son interlocutrice l’entière disponibilité de la Suisse pour faciliter le dialogue entre les divers pays de cette région. Mais Berne entend également assumer sa part de responsabilité dans le processus de paix et poursuivre, dit Joseph Deiss, «son rôle de gardien des dimensions humaines».
Les chefs des diplomaties américaine et suisse semblent également d’accord dans leurs analyses sur la situation en Tchétchénie et dans les Balkans. Sur le premier front, il importe que Moscou accepte de coopérer avec des instances politiques comme l’OSCE et le Conseil de l’Europe, mais aussi avec les organisations humanitaires internationales. Au Kosovo, la communauté internationale doit se montrer plus active et plus efficace, estime Joseph Deiss. Mme Albright précise, quant à elle, que les États-Unis n’accepteront jamais un partage de la ville de Mitrovica.
Bref, c’est un «au revoir, et à dans deux ou trois jours» qui a ponctué cet échange dépourvu de toute forme de protocole. Une sorte d’apéritif avant le plat de résistance de dimanche et l’arrivée samedi à Genève des présidents Bill Clinton et Hafez el Assad.
Bernard Weissbrodt
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