Parlement: les femmes ont moins de chances d’être élues que les hommes
Depuis l’introduction du suffrage féminin, en 1971, les femmes ne sont toujours pas sur pied d’égalité avec les hommes. Candidates, elles ont 1,7 fois moins de chances d’être élues que leurs collègues masculin.
Depuis l’introduction du suffrage féminin, en 1971, les femmes ne sont toujours pas sur pied d’égalité avec les hommes. Candidates, elles ont 1,7 fois moins de chances d’être élues que leurs collègues masculin, selon les chiffres des dernières élections législatives.
Pas facile de faire de la politique, en Suisse, lorsqu’on est une femme. Tel est, en substance, la conclusion de l’Office fédéral de la statistique, qui vient de publier une étude sur l’évolution de la participation des femmes, depuis qu’elles ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité, en 1971, jusqu’aux dernières élections législatives.
Les femmes représentent, aujourd’hui, 23,5 pour cent des parlementaires suisses. Leur participation, comme candidates, a pratiquement progressé à chaque législature, passant d’un peu moins de 16 pour cent, en 1971, à plus de 34,5 pour cent, en 1999. On peut y voir une belle progression, puisque leur intérêt pour la politique a plus que doublé en moins de 30 ans.
Pourtant, en examinant les chiffres de plus près, on s’aperçoit que la participation des femmes aux élections a stagné, entre 1995 et 1999, voire légèrement reculé. Les femmes sont-elles donc déjà lasses d’entrer en politique?
Certainement pas, réplique-t-on dans les bureaux d’égalité entre les hommes et les femmes. Et pour y remédier, Valérie Kelly Vouilloz, la présidente suisse des délégués à l’égalité propose, notamment, une organisation politique qui tiennent compte des impératifs familiaux des femmes.
Autre remarque de l’Office fédéral de la Statistique: les femmes ont 1,7 fois moins de chances d’être élues, lorsqu’elles sont candidates. D’une part, parce qu’elles obtiennent moins de voix que les hommes, sans doute parce que la population semble encore réticente à voter pour des femmes. D’autre part, parce qu’elles sont souvent moins bien placées sur les listes des partis.
Autre donnée intéressante: si les femmes représentent, aujourd’hui, près du quart des parlementaires suisses, elles sont surtout candidates et élues à gauche de l’échiquiers politiques.
On passe, en effet, de 57 pour cent de candidates, chez les Verts, à 47 pour cent chez les socialistes, pour redescendre au-dessous de 40 pour cent dans les partis bourgeois, jusqu’à 22,6 pour cent à l’UDC et carrément 12,5 pour cent à la Ligue tessinoise. Bref, plus on va à droite, moins on trouve de femmes.
Pour la responsable suisse des délégués à l’égalité, il ne s’agit pas, ici, d’un plus grand attrait des femmes pour les idées des sociaux-démocrates que pour celles des conservateurs. Mais simplement d’un manque d’organisation, d’un manque de volonté politique au sein même des partis favorisant l’accès des femmes à la politique. Et de proposer l’introduction généralisée des quotas pour débloquer la situation.
Catherine Miskiewicz
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