Virage à droite en Suisse : stabilité politique menacée

Le grand vainqueur des législatives de ce week-end devrait donc être l’UDC, le parti le plus à droite de l'alliance politique au pouvoir.

Le grand vainqueur des législatives de ce week-end devrait donc être l’UDC, le parti le plus à droite de l’alliance politique au pouvoir.

Il semble de plus en plus certain que l’UDC parviendra à battre, pour la première fois, du moins dans la grande chambre du Parlement – le Conseil national – un, deux, voire tous les autres partis gouvernementaux, qui sont au nombre de trois. Cela aurait, à plus ou moins long terme, de sérieuses conséquences pour la stabilité politique de la Suisse.

Et pour cause, l’UDC est majoritairement ultra nationaliste avec certaines tendances à la xénophobie et elle est, à cet égard notamment, en porte-à-faux avec les autres partis gouvernementaux. Son influent courant «dur», ancré jusqu’ici essentiellement en Suisse germanophone et notamment à Zurich, n’hésite d’ailleurs pas depuis plusieurs années à critiquer ouvertement le gouvernement. L’UDC a même fortement contribué à l’échec de deux projets importants pour le gouvernement, l’adhésion de la Suisse à l’Espace Economique Européen et la création d’un bataillon suisse de Casques Bleus.

La victoire probable de l’UDC, qui a le vent en poupe parce qu’elle a su exploiter les inquiétudes d’une partie de la population face notamment à l’augmentation du nombre des demandeurs d’asile et à l’accroissement du chômage, cette victoire probable est donc de nature à provoquer une crise. Et elle pourrait marquer le début de la fin du gouvernement centriste – gouvernement de «consensus», comme on l’appelle ici – qui dirige la Suisse depuis 1959.

Michel Walter