Royaume-Uni: les marais salants boueux, puits de carbone essentiel

Les marais salants boueux du Royaume-Uni constituent d'importants réservoirs de gaz à effet de serre , selon un rapport, mené notamment par le WWF et publié vendredi. L'ONG préconise de les protéger pour aider à lutter contre le changement climatique.
(Keystone-ATS) « La boue joue un rôle important », a souligné Tom Brook, spécialiste de la conservation des océans au Fonds mondial pour la nature (WWF) et auteur du rapport. « Les marais salants sont de puissants alliés naturels dans la lutte contre le changement climatique: ils stockent le carbone, protègent nos côtes et favorisent une riche biodiversité », a-t-il ajouté.
Ces marais, à la jonction de la terre et de la mer, contribuent à absorber l’énergie des vagues et l’impact des tempêtes, agissant ainsi comme des barrières naturelles contre les inondations. Ils sont « également très efficaces pour capturer et stocker le carbone, jouant un rôle essentiel dans l’atténuation du changement climatique », indique le rapport.
85% perdus
La Royaume-Uni a perdu environ 85% de ses marais salants depuis 1860. Une grande partie d’entre eux a été drainée pour être convertie en terres agricoles ou bien dégradée par la pollution et l’élévation du niveau de la mer.
Les 45’000 hectares restants jouent un rôle essentiel dans la protection des zones côtières. Ils offrent également des habitats aux oiseaux migrateurs dans les estuaires, notamment autour de la Tamise (sud-est de l’Angleterre), ainsi que dans la Severn qui traverse l’Angleterre et le Pays de Galles, le Humber (nord-est de l’Angleterre) et le Solway Firth (ouest de la frontière anglo-écossaise).
L’étude du WWF « rassemble un ensemble croissant de preuves démontrant que les marais salants sont non seulement importants sur le plan écologique, mais aussi essentiels à la construction d’un avenir résilient et neutre en carbone », a encore expliqué M. Brook.
Le WWF, l’une des principales organisations mondiales de protection de l’environnement, demande que ces marais soient désormais inclus dans l’inventaire des gaz à effet de serre du Royaume-Uni. Cet inventaire enregistre chaque année la quantité de carbone émise dans l’atmosphère et celle éliminée.