Il était une fois l’arrêt Bosman

C’est à cause, ou grâce, au footballeur belge Jean-Marc Bosman que la libre circulation de joueurs a été reconnue au sein du football.

L’arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes à Luxembourg a aussi eu des conséquences en Suisse.

Cet arrêt, qui date de 1995, reconnaît le principe de la libre circulation des joueurs communautaires – comme n’importe quel travailleur – au sein des clubs des pays membres de l’Union européenne (UE).

Il a aussi mis fin à la règle dite des «3 + 2». En clair, il est devenu impossible de faire figurer sur la feuille de match trois joueurs étrangers plus deux footballeurs ayant joué dans le pays en question pendant cinq ans au moins.

En Suisse cette règle était aussi appliquée.

Modification du règlement

Suite à la décision de la justice européenne, un changement de réglementation s’imposait.

Et c’est ainsi qu’a été introduite cette importante modification: les joueurs, nés ou ayant grandi en Suisse, ou ayant joué au moins trois ans entre 12 et 18 ans en Suisse, étaient considérés comme des joueurs suisses.

Puis l’Association suisse de football (ASF) a décidé qu’en première ligue (Super league), cinq joueurs étrangers pouvaient entrer simultanément sur le terrain et que deux pouvaient être remplacés par des joueurs étrangers. Ce qui fait donc un total de sept footballeurs non suisses sur la feuille de match.

De ce fait, il pourrait déjà y avoir onze joueurs étrangers sur la pelouse.

Nouvelle tendance

Maintenant, ce qui pourrait se produire c’est qu’une équipe ne soit composée que d’étrangers qui n’ont pas fait de formation en Suisse ou de communautaires. La décision appartient finalement au club.

Autre possibilité: qu’il y ait en Suisse, comme cela existe dans l’UE, deux catégories d’étrangers, à savoir les ressortissants des quinze pays membres de l’Union et ceux d’ailleurs.

Ces derniers, issus d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est, pourraient être plus fortement contingentés qu’actuellement.

Bref, encore beaucoup de travail et de tracas en perspective pour les dirigeants du football suisse.

swissinfo, Chantal Nicolet