Bataille au tribunal sur la trésorerie géante de Jérôme Kerviel
(Keystone-ATS) Paris – La trésorerie gérée par le trader de la Société générale Jérôme Kerviel, qui fluctuait entre -2,2 milliards d’euros et +1,4 milliard d’euros en 2007, a fait l’objet d’une querelle au tribunal de Paris. La défense a présenté cet aspect de l’affaire comme la preuve que la banque ne pouvait ignorer les agissements de son employé.
Mais la représentante de l’établissement Claire Dumas l’a contesté: « Une situation de trésorerie n’est pas forcément la conséquence d’une activité ou d’un résultat. » En juillet 2007, le trader, qui avait accumulé des positions astronomiques de 30 milliards d’euros en volume sur des contrats à terme portant sur des indices boursiers européens, avait une trésorerie personnelle négative de 2,2 milliards, a établi le dossier lu à l’audience.
L’enquête a aussi établi que cette situation de trésorerie était connue de la hiérarchie du desk « Delta 1 » où travaillait le jeune homme, puisqu’elle disposait de rapports hebdomadaires avec, ligne par ligne, le crédit ou débit de chaque poste de trading.
La représentante de la banque l’a reconnu à l’audience. Mais pour Claire Dumas, il n’y avait rien d’inquiétant. « Quand on voit cela, on ne prend pas du tout une crise cardiaque », a-t-elle expliqué.
Elle a assuré qu’on ne pouvait déduire de ce chiffre la nature des agissements de Jérôme Kerviel.
Par ailleurs, M. Kerviel a réalisé des opérations fictives pour masquer le fait que cette trésorerie était problématique, a-t-elle dit. L’intéressé conteste cette interprétation.