BP avait les informations nécessaires pour éviter la marée noire
La pire marée noire de l'histoire américaine aurait pu être évitée, indiquent les conclusions de la commission d'enquête mise en place par la Maison Blanche. Les responsables de BP auraient dû mieux prendre en compte un test clé montrant la vulnérabilité du puits.
Cette commission était chargée d'enquêter sur les causes de l'explosion le 20 avril 2010 de la plateforme Deepwater Horizon, exploitée par BP, et du puits Macondo qui se trouvait par 1500 mètres de fond. La catastrophe avait causé la mort de 11 personnes et déversé en trois mois plus de quatre millions de barils de pétrole dans le golfe du Mexique.
Le rapport cible notamment la mauvaise résistance du coffre en ciment du puits installé par Halliburton. Or, un test clé mené sur cette structure peu avant la catastrophe aurait dû alarmer les responsables de BP.
Les enquêteurs affirment que les responsables de BP n'ont pas su prendre en compte l'avis d'un ingénieur du géant pétrolier qui se trouvait sur la plateforme au moment où un test de pression important a été mené pour vérifier la résistance du puits.
"Si quelqu'un avait consulté cette personne, l'explosion n'aurait sans doute jamais eu lieu", est-il écrit dans le rapport de la commission nationale sur la marée noire dirigée par Fred Bartlit. Au lieu de cela, les résultats de ce test ont été "mal interprétés".
Par ailleurs, "même si les ingénieurs de BP ont reconnu que le coffre en ciment serait difficile à faire et que les ingénieurs de Halliburton n'avaient pas fait du bon travail, ils n'ont pas complètement réexaminé la structure" du coffre, pointe le rapport.
"Ce qui est triste, c'est que c'est une catastrophe qui aurait pu être parfaitement évitée. Les mauvaises décisions prises par les responsables sont la cause principale" du désastre, déclare Fred Bartlit dans un communiqué qui accompagne le rapport.