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Des milliers “d’opposants de gauche” manifestent à Paris

(Keystone-ATS) Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi contre la ligne économique du gouvernement lors de la première marche de “l’opposition de gauche” organisée depuis la déroute du PS aux élections municipales et l’arrivée de Manuel Valls à Matignon. Les manifestants ont également réitéré leur opposition à l’austérité.

Brandissant des pancartes “Envoyons Vallser l’austérité” ou “Hollande ça suffit”, les manifestants ont défilé à l’appel du Front de Gauche, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), et de plusieurs fédérations syndicales et d’associations. Ils étaient 25’000 à manifester selon la préfecture de police, 100’000 selon les organisateurs.

Ce mouvement de force de la gauche de la gauche était le premier depuis la débâcle du parti socialiste aux récentes élections municipales et la nomination de Manuel Valls à Matignon. Cette défaite électorale est imputée pour beaucoup au tournant social-démocrate du chef de l’Etat symbolisé par son Pacte de responsabilité.

Les chefs de file du Front de Gauche, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, étaient présents en tête de cortège aux côtés du leader grec du parti de gauche Syriza Alexis Tsipras, également candidat de la gauche européenne à la présidence de la Commission européenne.

Politique “de droite”

“C’est un message envoyé au gouvernement”, a déclaré Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche. “Il y a une gauche dans ce pays et il n’est pas acceptable qu’elle soit usurpée pour appliquer une politique de droite sur le plan économique”, a-t-il dit.

“Le message est clair, Manuel Valls commence par une première manifestation, et c’est important parce que ça veut dire qu’il y a une nouvelle séquence politique qui s’ouvre”, a estimé de son côté Olivier Besancenot, du NPA. “Il s’agit de fédérer une opposition de gauche décomplexée face à ce gouvernement. Il y aura des suites”, a-t-il ajouté.

Taxer la finance

Manuel Valls est confronté depuis sa nomination à une fronde des tenants de l’aile gauche du parti qui réclament une inflexion de sa politique jugée trop à droite.

La gauche de la gauche demande elle l’abandon du Pacte de responsabilité qui prévoit un allègement des charges des entreprises en échange d’embauches. Cette mesure économique emblématique de François Hollande est perçue par ses détracteurs comme un chèque en blanc fait au patronat.

Parmi les banderoles brandies samedi, il pouvait être lu notamment “quand on est de gauche, on taxe la finance” ou “quand on est de gauche, on est du côté des salariés”.

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