Israël: Barak quitte les travaillistes et crée un nouveau parti
Jérusalem - Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a provoqué une scission au Parti travailliste qu'il dirigeait en créant une nouvelle formation pour conserver son poste au gouvernement. Sa décision a entraîné la démission de 3 ministres travaillistes. Pour Benjamin Netanyahu, cette scission "renforce" son gouvernement.
La manoeuvre surprise d'Ehud Barak était destinée à court-circuiter une réunion des instances dirigeantes du parti, qui menaçaient de quitter le gouvernement faute de progrès vers des négociations avec les Palestiniens. Les trois travaillistes ont refusé de suivre M. Barak et ont présenté leur démission.
"Le gouvernement a été grandement renforcé aujourd'hui, à la fois dans sa gouvernance et sa stabilité", a réagi M. Netanyahu lors d'une réunion de son parti, le Likoud. "Le monde entier sait et les Palestiniens savent également, que ce gouvernement sera là dans les années à venir et que c'est avec lui que les négociations doivent être menées", a-t-il ajouté.
Il a ainsi rejeté les appels de responsables de la communauté internationale à une modification de sa coalition, qui allait des travaillistes (centre-gauche) à l'extrême-droite, pour favoriser les pourparlers de paix, compromis par la présence de ministres hostiles à des compromis territoriaux avec les Palestiniens.
Elections anticipées demandéesSelon les médias, M. Barak s'est concerté avec le chef du gouvernement, qui avait amorcé la manoeuvre dimanche en Conseil des ministres. M. Netanyahu avait imputé à certains dirigeants travaillistes l'échec des négociations avec les Palestiniens en multipliant les menaces de défection.
"Ce gouvernement n'a plus de légitimité et ne survit que par de basses manoeuvres politiques", a estimé de son côté la cheffe de l'opposition. "Face à l'opportunisme politique, la seule solution ce sont des élections et Kadima (parti centriste) réitère son appel à des élections anticipées", a-t-elle ajouté.