L'incertitude plane sur un retour du président Saleh au Yémen
Les déclarations se suivent et ne se ressemblent pas quant à un éventuel retour à Sanaa du président yéménite, hospitalisé en Arabie Saoudite. Un responsable saoudien a affirmé vendredi qu'Ali Abdallah Saleh ne retournera pas au Yémen, alors qu'un ministre yéménite a affirmé le contraire.
Les déclarations contradictoires ont fusé vendredi de toutes parts. Un éventuel retour du président Saleh a été écarté par un responsable saoudien, qui a requis l'anonymat. Il n'a indiqué à l'AFP s'il s'agissait d'une décision du chef de l'Etat yéménite ou du royaume qui l'a accueilli. "Le lieu de sa résidence n'a pas encore été fixé", a ajouté ce responsable.
Tout autre discours, du côté de Sanaa, où l'on tient le retour de Saleh pour certain. Le voyage du président, blessé début juin dans une attaque contre son palais et soigné depuis lors à Riyad, aura lieu "d'ici quelques jours", a déclaré le vice-ministre de l'Information, Abdou al Djanadi. "La présidence m'a confirmé" ce retour, a-t-il précisé à l'agence Reuters.
Une vacance porteuse d'espoirs
L'état de santé de M. Saleh est au coeur de toutes les interrogations, car la vacance actuelle du pouvoir laisse la place à tous les espoirs pour le mouvement qui prône des réformes, et la démission de M. Saleh.
Contesté dans la rue depuis janvier, M. Saleh a refusé jusqu'à présent, malgré de fortes pressions régionales et internationales, de signer un accord sur une transition de pouvoir, proposé par les monarchies du Golfe et soutenu par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Sur le terrain, des milliers de jeunes ont manifesté vendredi à Sanaa pour réclamer la formation d'un conseil transitoire alors que les partisans du président Saleh se sont abstenus, pour la première fois, de se rassembler comme tous les vendredis.
Au moins 200 protestataires ont été tués au Yémen en cinq mois dans la répression de leur mouvement réclamant le départ de M. Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans.