L'Irlande envisage un soutien financier de l'Union européenne
Bruxelles - La zone euro traverse une zone de fortes turbulences alimentées par l'Irlande. Alors que Dublin est sous pression croissante pour accepter une aide européenne - que le Portugal envisage aussi-, les déficits de la Grèce viennent à nouveau d'être révisés à la hausse.
"Il y a des inquiétudes concernant la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble", a reconnu lundi un porte-parole de la Commission européenne. Il a souligné que la situation en Irlande suscitait des "tensions" dans toute l'Union monétaire.
Six mois après avoir volé au secours d'Athènes, les ministres des Finances des seize pays de la zone euro aborderont le sujet mardi, lors d'une réunion à Bruxelles. Ils se rencontrent ensuite à l'échelle de toute l'UE mercredi.
Coup de pouce aux banquesPremière priorité: l'Irlande. La capacité de l'ancien "Tigre celtique" à rétablir ses finances publiques suscite des doutes grandissants. Ces craintes ont fait grimper les taux d'intérêt des emprunts d'Etat irlandais à des records historiques la semaine dernière.
Du coup, l'éventualité d'un recours imminent du pays à un mécanisme de soutien financier européen prend corps, même si Dublin dément envisager une telle aide dans l'immédiat. Les autorités européennes ont évalué la situation du pays et sont "prêtes" à l'aider, s'il en fait la demande, a indiqué lundi le vice-président de la Banque centrale européenne Vitor Constancio.
Les Européens s'inquiètent d'une contagion de la situation irlandaise à d'autres pays fragiles comme comme le Portugal, l'Espagne, la Grèce ou l'Italie, qui se sont retrouvés eux aussi dans la ligne de mire des marchés financiers.
Dans le sillage de l'Irlande, le taux de rendement des obligations d'Etat portugaise a atteint la semaine dernière des niveaux historiques, en dépit du vote en première lecture d'un budget d'une rigueur sans précédent dans ce pays, considéré comme un des plus fragiles de la zone euro.