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Le PDC dit “oui” au Gripen et “non” à l’initiative Marche blanche

(Keystone-ATS) Les délégués du PDC ont créé la surprise samedi en rejetant l’initiative de la Marche blanche sur les pédophiles. Ils se sont prononcés contre l’avis de la direction du parti, convaincus de l’efficacité de la révision de loi approuvée par les Chambres. Ils ont en revanche suivi leurs dirigeants en soutenant l’achat du Gripen.

Réunis à Zoug, les délégués démocrates-chrétiens ont largement approuvé l’acquisition de l’avion de chasse suédois, soumis au peuple le 18 mai. “Nous voulons une armée crédible”, a déclaré la conseillère nationale lucernoise Ida Glanzmann. “Le Gripen est le bon avion au bon prix.” L’assemblée a suivi son avis par 171 voix contre 60.

Seule à défendre le “non”, la présidente des Femmes PDC, la Zurichoise, Babette Sigg Frank a plaidé en vain pour un réexamen préalable des besoins de l’armée avant d’acheter le Gripen.

Défaite de Christophe Darbellay

Le moment fort de l’assemblée a toutefois eu lieu lors du débat sur l’initiative de la Marche blanche. Par 119 voix contre 106 et 8 abstentions, les délégués ont infligé une défaite à la direction du parti et à leur président Christophe Darbellay, membre du comité soutenant l’initiative.

La majorité des intervenants – parlementaires fédéraux et Femmes PDC en tête – a dénoncé un texte “superflu”, “imprécis”, “disproportionné” et “contraire à l’Etat de droit”. Ils ont défendu la révision de loi du Parlement, prête à entrer en vigueur en 2015. Un texte plus efficace selon eux et qui lutte aussi contre les actes de violence commis contre les enfants.

En vain, la conseillère aux Etats thurgovienne Brigitte Häberli a souligné que la protection de l’enfant doit avoir la “priorité absolue”. Selon elle, la loi révisée restreint l’interdiction faite aux pédophiles condamnés de travailler avec des enfants alors que l’initiative ne fait aucune exception.

Les démocrates-chrétiens ont par ailleurs nettement rejeté, par 179 voix contre 46, l’initiative pour une caisse maladie unique. Les arguments du directeur vaudois PS de la santé Pierre-Yves Maillard n’ont pas convaincu.

Pas d’alternative à l’Europe

En début d’assemblée, Christophe Darbellay a défendu le succès suisse de la voie bilatérale avec l’Union européenne. Selon lui, les Helvètes devront peut-être se prononcer à nouveau sur le sujet en choisissant entre la mise en oeuvre de l’initiative sur l’immigration de masse et les accords bilatéraux.

“Une seule chose est claire: la droite veut fermer les frontières et nous isoler. Cela aurait des conséquences dévastatrices”, a mis en garde le conseiller national valaisan. “La gauche, elle, préférerait adhérer demain déjà à l’UE.” Une option que le président du PDC a aussi rejetée.

Egalement présente à Zoug, Doris Leuthard a appelé à ne pas mettre en danger la prospérité du pays. Elle a ajouté qu’il n’existe aucune alternative à la collaboration avec l’UE.

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