Schengen-Dublin: Simonetta Sommaruga défend le surcoût des accords
Schengen est un chantier qui coûte plus cher que prévu pour la Suisse, mais qui en vaut la peine, a indiqué en substance la ministre de la Justice Simonetta Sommaruga. Une dénonciation de l'accord à ce stade serait financièrement plus lourde pour le pays.
"Les estimations effectuées en 2005 étaient conservatrices", a reconnu la conseillère fédérale en charge du Département de justice et police (DFJP), Simonetta Sommaruga, vendredi devant les médias. "Je n'ai aucune indication que cela ait été fait intentionnellement", a-t-elle ajouté, soulignant qu'à l'époque il était difficile de tout prévoir pour ses prédécesseurs.
Selon la brochure d'explications de juin 2005 du Conseil fédéral, la participation à Schengen et Dublin devait coûter 7,4 millions de francs par an. Ces coûts se sont révélés dix fois plus importants: ils se montent en moyenne à 80 millions chaque année, a indiqué la ministre socialiste.
Plusieurs facteurs ont contribué à ces surcoûts. La contribution à l'agence européenne de surveillance des frontières (Frontex) s'est révélée plus onéreuse que prévu, tout comme la modernisation de la base de données policières de l'espace Schengen (SIS II). Les nouveaux postes créés pour remédier au manque de personnel consulaire ont eux aussi causé des dépenses supplémentaires.
Baisse des demandes d'asile
"Schengen ne va pas devenir meilleur marché ces prochaines années", a prévenu Mme Sommaruga. Elle a toutefois appelé à ne pas perdre de vue les objectifs de ces accords. Pas toutes les économies qu'ils ont occasionnées ne sont chiffrables, a-t-elle indiqué.
Ses services ont relevé quelques bénéfices concrets. Selon le Bureau de l'intégration, Schengen a permis de diminuer le nombre de demandes d'asile d'environ 1000 par an, résultant en une économie annuelle de près de 20 millions de francs. L'Office fédéral de la police a souligné la nécessité de l'accord pour le travail des policiers: comme de nombreux cas comportent un caractère international, une coopération transfrontalière est absolument indispensable.