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Violences au Caire un an après la chute de Morsi – 5 morts

(Keystone-ATS) Un attentat à la bombe et des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont fait cinq morts au Caire, a-t-on appris de source proche de la police. Les islamistes avaient appelé à un “jour de colère” pour le premier anniversaire de la destitution du président Mohamed Morsi par l’armée.

Les Frères musulmans, dont était issu Mohamed Morsi, et leurs alliés de l’Alliance contre le coup d’Etat” ont appelé à des manifestations dans plusieurs villes du pays, malgré l’interdiction des autorités. Et des milliers de personnes sont descendues dans les rues.

Des échauffourées ont éclaté dans le quartier cairote de Mohandessine, a constaté un journaliste de Reuters. La place Tahrir, épicentre du soulèvement de 2011 contre Hosni Moubarak et d’une manifestation géante contre Mohamed Morsi l’an dernier, a été fermée à la circulation.

Bombes

Une explosion a fait deux morts à Kerdassa, un bastion islamiste situé entre les pyramides de Guizeh et de Sakkara, ont dit les sources sécuritaires. Quatre autres bombes ont explosé sans faire de victimes.

Les attentats de ce genre se sont multipliés ces derniers jours au Caire. Lundi, deux policiers avaient été tués en tentant de désamorcer une bombe près du palais présidentiel.

Affrontements

Outre à Mohandessine, des affrontements entre manifestants et forces de sécurité ont également eu lieu au Caire dans les quartiers des Pyramides et de Materiya. Ces heurts ont fait trois morts, selon des sources proches des forces de sécurité.

Mohamed Morsi a été renversé par le chef d’état-major de l’armée, Abdel Fattah al Sissi. Celui-ci s’est depuis fait élire à la présidence du pays et a mené une répression implacable contre les Frères musulmans, poussant certains islamistes à prendre les armes.

Et la répression vise désormais aussi les militants laïques et progressistes qui étaient derrière l’armée il y a un an.

Comme “aux pires heures du régime Moubarak”

C’est une véritable guerre judiciaire qui se joue actuellement en Egypte, où des tribunaux condamnent régulièrement des dizaines d’opposants, notamment en vertu d’une loi décrétant “illégale” toute manifestation n’ayant pas obtenu au préalable l’autorisation du puissant ministère de l’Intérieur.

Amnesty International dénonce encore une “catastrophe”, alors que “la Sûreté de l’Etat est de retour et emploie les mêmes méthodes de torture qu’aux pires heures du régime de Hosni Moubarak”, renversé début 2011.

Cadres arrêtés

Dès la publication de l’appel à une “journée de la colère”, cinq cadres de l’Alliance anti-coup d’Etat, dont plusieurs chefs de petits partis islamistes soutenant M. Morsi, ont été arrêtés.

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