« Tunnel » sur un site nucléaire iranien: l’ONU veut des explications

L'agence de surveillance nucléaire de l'ONU a demandé mercredi à l'Iran d'expliquer la présence de tunnels autour d'un de ses sites nucléaires, tout en exprimant l'espoir de voir se poursuivre les discussions entre Téhéran et les Etats-Unis.
(Keystone-ATS) L’Institute for Science and International Security, un groupe de réflexion basé à Washington, a publié mercredi des images satellite du site nucléaire de Natanz, montrant un nouveau tunnel situé à proximité d’un tunnel plus ancien, ainsi qu’un nouveau périmètre de sécurité.
« J’ai soulevé ce problème à plusieurs reprises et je continuerai à le faire », a déclaré Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), lors d’une visite à Washington.
Rafael Grossi, qui s’est rendu à Téhéran la semaine dernière, a rappelé que tous les pays devaient informer l’AIEA de leurs intentions concernant les installations autour des sites nucléaires, mais que l’Iran, au nom d’une position « unique au monde », se permettait de ne pas le faire.
« On leur demande: à quoi cela va-t-il servir? Ils nous répondent que ce ne sont pas nos affaires », a décrit M. Grossi.
« Il n’est pas exclu » que ces tunnels servent à stocker du matériel non déclaré, a prévenu le chef de l’AIEA, ajoutant toutefois qu’il ne souhaitait pas spéculer sur les intentions de l’Iran.
« L’Iran n’est pas doté d’armes nucléaires. Cela est très clair », a-t-il affirmé. En revanche, « l’Iran a déjà mené par le passé certaines activités pertinentes – enfin, qui pourraient l’être – dans le processus de développement d’armes nucléaires », a-t-il déclaré.
Accord de 2015 fustigé
Par ailleurs, M. Grossi a fait part de son optimisme quant à la conclusion d’un accord entre les États-Unis et l’Iran, après deux séries de négociations entre les pays ennemis, et de nouvelles discussions attendues ce week-end.
« Je pense que tout le monde s’attend à ce que les choses se passent bien et à ce que l’accord soit vérifié par l’AIEA », a-t-il affirmé.
En 2018, Donald Trump, alors président, avait mis fin à un accord précédent avec l’Iran, négocié sous Barack Obama.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a fustigé une nouvelle fois mercredi cet accord de 2015 qui a selon lui « donné à l’Iran un allègement immédiat et total des sanctions en échange de capacités d’enrichissement qui, à tout moment à l’avenir, pourraient être utilisées à des fins militaires ».
Si le gouvernement Trump nourrit l’espoir d’un nouvel accord sous le second mandat du républicain, Washington a brandi à de nombreuses reprises la menace militaire.
Les Etats-Unis ont aussi instauré mardi de nouvelles sanctions financières, notamment contre le secteur énergétique iranien.
Interrogé sur une potentielle attaque militaire, M. Grossi a déclaré: « Je voudrais simplement rappeler que les attaques contre les installations nucléaires pourraient avoir des conséquences très, très graves ».