Une hôtesse de l’air a le droit d’arborer un signe chrétien
(Keystone-ATS) La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la Grande-Bretagne pour discrimination envers une hôtesse de l’air de British Airways. Celle-ci s’était vu refuser le droit d’arborer une croix chrétienne.
La cour estime que les tribunaux britanniques, qui ont débouté cette hôtesse anglo-égyptienne de ses recours contre son employeur, n’ont pas ménagé un juste équilibre entre son désir de manifester sa foi et la volonté de la compagnie d’imposer un code vestimentaire. Elle relève que des employés d’autres religions pouvaient au même moment porter un foulard islamique ou un turban sikh et que la croix chrétienne, comme l’étoile de David, ont été finalement autorisées pour les hôtesses de l’air à partir de 2007.
L’hôtesse, qui s’était vu proposer un emploi administratif qu’elle avait refusé, préférant quitter la compagnie jusqu’au changement du règlement survenu quelques mois après son départ, obtient 2000 euros en réparation de son préjudice moral.
Trois autres cas déboutés
Trois autres chrétiens britanniques, qui s’estimaient également victimes de discrimination dans leur vie professionnelle, ont en revanche été déboutés.
Dans le cas d’une infirmière qui se plaignait également de ne pouvoir porter sa croix autour du cou durant ses heures de service, les juges de Strasbourg estiment que les raisons de sécurité invoquées par l’employeur sont plus importantes que son souhait de manifester sa religion.
Leur raisonnement est le même concernant une femme officier d’Etat civil qui refusait de célébrer les partenariats civils entre personnes homosexuelles et une troisième femme, qui refusait de conseiller les couples homosexuels au sein d’une association qui le formait comme psycho-sexothérapeute.
L’un et l’autre mettaient en avant leur droit à « l’objection de conscience » au nom de leur foi chrétienne. « La politique de leurs employeurs poursuivait le but légitime de garantir les droits d’autrui, tels que ceux des couples de même sexe, qui sont aussi garantis par la Convention européenne des droits de l’homme », estime la Cour.