Une nouvelle vague de drones frappe Kiev

(Keystone-ATS) La Russie a dit avoir repoussé une attaque ukrainienne contre la région frontalière de Belgorod. Une nouvelle vague de drones a par ailleurs frappé Kiev tôt vendredi, sans faire de victimes, selon son maire Vitali Klitschko.
« Explosions à Kiev, nouvelle vague de drones pendant une alerte aérienne dans tout le pays de 03h23 à 04h23 heure locale, aucune victime n’a été signalée à ce stade », a annoncé Vitali Klitschko sur Telegram.
« Cette nuit, l’ennemi a utilisé 15 missiles de croisière (type à préciser) et 18 drones d’attaque iraniens « Shahed » pour des frappes – toutes ces cibles aériennes ont été détruites par nos défenseurs », a pour sa part déclaré vendredi l’armée ukrainienne dans un communiqué sur Facebook.
« Au cours de la journée écoulée, l’ennemi a lancé 12 frappes de missiles en utilisant dix missiles balistiques et de croisière de type « Iskander » sur Kiev (détruits par nos défenseurs) et deux missiles guidés antiaériens S-300 sur Kharkiv », a-t-elle précisé.
La veille, les autorités russes avaient affirmé que les forces ukrainiennes avaient tenté d' »envahir » la région frontalière de Belgorod et procédé à des frappes nourries qui ont fait une dizaine de blessés.
Incursion
Intensivement bombardée depuis plusieurs jours, la région russe de Belgorod a été le théâtre la semaine dernière d’une spectaculaire incursion d’hommes armés en provenance d’Ukraine, qui a suscité des questions sur la solidité de la défense de la frontière russe.
« Jusqu’à deux compagnies d’infanterie motorisée renforcées par des chars », ont tenté d' »envahir le territoire russe » jeudi vers 03h00 du matin, a déclaré le ministère russe de la Défense, selon lequel « jusqu’à 70 » hommes armés ont « pris part à l’attaque ».
L’assaut a été précédé par le « bombardement d’installations civiles », puis « trois attaques menées par des groupes terroristes ukrainiens ont été repoussées » par les militaires russes, épaulés par l’aviation qui a effectué 11 frappes et l’artillerie qui en a effectué 79, a-t-il poursuivi.
« Au total, plus de 50 terroristes ukrainiens, quatre véhicules de combat blindés, un véhicule lance-roquettes multiple BM-21 Grad, une camionnette ont été éliminés », a-t-il précisé dans la soirée.
Un groupe se faisant appeler le « Corps des volontaires russes », qui se dit composé de combattants russes soutenant Kiev et qui avait revendiqué un rôle dans l’incursion à Belgorod la semaine dernière, a toutefois assuré jeudi après-midi qu’il livrait des combats sur le territoire russe près de Chebekino. Il était impossible de vérifier ces dires de manière indépendante.
« Frappes ininterrompues »
Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a de son côté signalé sur Telegram que la chute d’un drone sur la ville même de Belgorod avait fait « deux blessés ».
Autre localité prise pour cible selon les autorités russes, celle frontalière de Chebekino, 40’000 habitants, située à une dizaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.
Selon M. Gladkov, des « frappes ininterrompues » ukrainiennes l’ont visée, y compris au lance-roquettes multiple Grad, très destructeur, endommageant plusieurs bâtiments et faisant douze blessés.
« Le bâtiment d’un foyer touché par les obus est en flammes, celui de l’administration (locale) a également subi des dégâts », a assuré M. Gladkov, ajoutant que cette ville n’avait plus d’électricité.
Le Kremlin a de son côté dénoncé l’absence de condamnation internationale de ces attaques. « Toujours pas un seul mot qui critiquerait ou condamnerait le régime de Kiev pour cela », a accusé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Selon M. Gladkov, le village de Novopetrovka, également situé dans la région de Belgorod, a lui aussi été atteint par des frappes dans lesquelles deux enseignants d’une école locale ont été blessés.
Face à cette situation, les habitants des zones bombardées fuient et sont accueillis dans des centres d’accueil provisoires.
« Le plus grand centre d’hébergement provisoire municipal se remplit progressivement, donc tous les arrivants venant de Chebekino sont envoyés de façon organisée vers d’autres centres inoccupés », a déclaré M. Gladkov.
Contre-offensive attendue
La situation dans la région de Belgorod, soumise à ces frappes et à ces affrontements, est la plus grave décrite en Russie depuis février 2022. Et ce à un moment où l’Ukraine dit préparer depuis des mois une contre-offensive d’ampleur.
Mercredi, les autorités russes avaient déjà commencé à évacuer les enfants de zones particulièrement touchées dans cette région.
Moscou a quant à elle subi mardi une attaque de drones sans précédent, qui a fait deux blessés légers et des dégâts mineurs, selon les autorités.
Tôt vendredi, plusieurs drones ukrainiens ont été abattus par la défense aérienne russe près de Koursk, ville située à proximité de la frontière avec l’Ukraine, selon une publication du gouverneur de la région Roman Starovoyt sur Telegram, qui a demandé aux habitants de « rester calmes ».
La région de Koursk a été, depuis février 2022, régulièrement bombardée par les forces ukrainiennes..