Une pub YSL interdite pour cause de mannequin « maladivement maigre »

(Keystone-ATS) Une publicité pour la marque de luxe Yves Saint Laurent, publiée dans le magazine Elle UK, a été interdite par l’autorité de régulation de la publicité du Royaume-Uni. Celle-ci a jugé que le mannequin qui y apparaît est « maladivement maigre ».

Sur cette photo en noir et blanc, une femme est allongée par terre, les mains dans les cheveux. La mannequin longiligne est vêtue d’une courte robe noire avec un décolleté plongeant.

L’autorité britannique de surveillance de la publicité (ASA) est intervenue après avoir été saisie d’une plainte. L’ASA considère que la pose du mannequin et l’éclairage de cette publicité attirent particulièrement l’attention sur son buste, où « l’on voit les côtes, et sur les jambes du modèle qui apparaissent très maigres ».

« Nous considérons de ce fait que le mannequin semble maladivement maigre sur cette image et concluons que cette publicité est irresponsable », a ajouté l’organisme de contrôle dans sa décision publiée mercredi.

Plus publiée sous cette forme

L’ASA a précisé qu’Yves Saint Laurent n’a pas fourni de réponse détaillée. Mais la marque française a indiqué « être en désaccord avec la vision des plaignants sur le fait que le mannequin était maladivement maigre ».

La décision signifie que la publicité ne doit plus être publiée sous sa forme actuelle. Le magazine Elle UK a dit à l’ASA n’avoir aucun commentaire à faire sur la plainte.

Lutter contre l’anorexie

Début avril, dans une offensive contre les ravages de l’anorexie, les députés français ont voté l’interdiction du recours à des mannequins trop maigres et dénutris. Au grand dam d’agences de mannequins qui se disent victimes d’une « stigmatisation ».

D’autres pays comme l’Espagne, l’Italie, la Belgique, le Chili ou Israël ont déjà pris des dispositions législatives ou réglementaires sur ce sujet.

L’anorexie mentale touche 30’000 à 40’000 personnes en France, des femmes à une écrasante majorité (90%). Elle compte parmi les pathologies psychiatriques la plus forte mortalité.