Les Suisses montrent le bout de leurs spatules

Le Norvégien Erling Jevne a survolé l'épreuve du 15 km style classique à Davos. Keystone

Les Norvégiens remportent les deux courses individuelles Coupe du monde de Davos. Le Zurichois Burgmeister (30e) entre dans les points.

Les Norvégiens sont les grands vainqueurs du premier volet de la Coupe du monde à Davos. Bente Skari a remporté sa troisième victoire de la saison (10 kilomètres, style classique) après Kuopio et Cogne. Quant à Erling Jevne sur 15 kilomètres, style classique, il inscrit à son palmarès sa première victoire de la saison.

Côté suisse, il faut relever les bonnes performances de Reto Burgmeister et Natascia Leonardi. Le Zurichois (30e) entre dans les points Coupe du monte, la Tessinoise (41e) échoue pour 13 ». Quant à la Vaudoise Laurence Rochat, elle a abandonné.

Laurence Rochat, victime du froid et de l’asthme

«Après deux kilomètres et demi, à l’attaque de la montée, j’ai eu une crise d’asthme. Je n’avais plus d’air…. J’ai vu les étoiles! J’ai préféré abandonner», explique-t-elle dans l’aire d’arrivée.

Et d’ajouter, les larmes aux yeux. «Tous ces jours je me suis entraînée avec un appareil qui se place dans la bouche. Il a pour effet de réchauffer l’air. Malheureusement il n’est pas possible de l’utiliser en course. Comme il faut le serrer entre les dents, le volume d’air aspiré est insuffisant».

Et la Combière de revenir sur son abandon. Geste à l’appui: «Les poumons me brûlent encore. Je ne veux pas mettre ma santé en danger. Ce matin, – le mercure marquait 15 degrés en dessous de zéro – j’ai tenté le tout pour le tout. Maintenant j’en suis de plus en plus convaincue: par des températures de cet ordre c’est inutile de courir».

A 22 ans – elle les fêtera le 1er août – la fondeuse du SC Le Lieu à la Vallée de Joux se pose des questions quant à son avenir sportif. Dans l’immédiat se posait la question de savoir si elle prendrait le départ du relais dimanche matin.

Le verdict est tombé dans l’après-midi: elle ne sera pas au départ. Un coup dur, dans la mesure où la Vaudoise, en pleine possession de ses moyens, est une des valeurs sûres du relais helvétique.

Autre valeur sûre la Haut-Valaisanne Brigitte Albrecht. Dans quel état d’esprit prendra-t-elle le départ? Samedi sur le dix kilomètres, style classique (ce n’est pas son style de prédilection) elle a concédé plus de trois minutes à la Norvégienne Bente Skari.

«Ce n’est pas encore la forme optimale. Je le sens: il ne me manque pas grand-chose pour me rapprocher de mon meilleur niveau. A Ramsau j’espère obtenir ma seconde moitié de billet pour les Jeux», explique la fondeuse du SC Obergoms. Qui, contrairement aux nuits précédentes, affirme avoir bien dormi.

Les progrès de Leonardi

En fin de compte, la Tessinoise Natascia Leonardi a confirmé son excellente forme de ce mois de décembre. A Brusson elle est venue «mourir» à huit secondes des points Coupe du monde. A Davos (41e) elle a buté à 13 ».

«Le style classique n’étant pas mon style de prédilection, ce résultat démontre mes progrès. Et puis! Jamais je n’ai été aussi en forme en décembre», relève la Tessinoise. Celle-ci espère fermement se qualifier pour les Jeux, soit en répondant à des critères individuels, soit au travers du relais.

Dès lors, dimanche pour les relais, l’entraîneur Markus Cramer possède une toute petite marge de manœuvre à l’heure de composer son équipe. La solution la plus probable devrait être Andrea Huber au départ, Natascia Leonardi en deuxième position – les deux en style classique – puis Brigitte Albrecht et Andrea Senteler pour les deux derniers relais en style libre.

Chez les messieurs, samedi, Patrick Maechler, Gion-Andrea Bundi et Wilhelm Aschwanden ont été laissés au repos en vue du relais. Seul, Reto Burgmeiseter – le quatrième relayeur – a couru le 15 kilomètres, style classique.

En entrant de justesse dans les points Coupe du monde (30e à 1’31 » de Jevne) le Zurichois confirme son excellent état de forme. Ce qui entretient les espoirs du relais suisse d’entrer dans les huit premiers, la qualification pour les Jeux à la clé.

Pierre-Henri Bonvin, Davos