Wall Street finit en légère baisse, malgré de bonnes nouvelles

(Keystone-ATS) Malgré de bons indicateurs et des résultats satisfaisants pour les grandes banques, Wall Street a légèrement décliné jeudi, à l’image d’une semaine marquée par les incertitudes géopolitiques. Le Dow Jones a perdu 0,67% et le Nasdaq 0,53%.
Selon les résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 138,61 points à 20’453,25 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 31,01 points à 5805,15 points. L’indice élargi S&P 500 a reculé de 15,98 points, soit 0,68%, à 2328,95 points.
« Dans l’ensemble, l’actualité était assez positive… Mais on ne dirait pas quand on regarde la Bourse ! », a reconnu Bill Lynch, de Hinsdale Associates.
Les indicateurs américains étaient engageants avec des inscriptions hebdomadaires au chômage toujours basses, un recul des prix à la production le mois dernier à un moment où l’inflation accélérait franchement et, surtout, une amélioration inattendue du moral des ménages ce mois-ci.
« On a aussi pris connaissance des résultats de grandes banques aujourd’hui et leurs bénéfices ont tous dépassé les attentes », a ajouté M. Lynch, faisant référence à Citigroup (-0,80% à 58,04 dollars), JPMorgan (-1,17% à 84,40 dollars et Wells Fargo (-3,33% à 51,35 dollars).
Le secteur n’en a pourtant guère profité, dans le sillage d’une mauvaise semaine face notamment à un rebond marqué du marché obligataire.
Celui-ci a encore un peu monté jeudi lors d’échanges ralentis par une clôture anticipée. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans à 2,233% contre 2,254% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,891%, contre 2,894% précédemment.
Dans l’ensemble, Wall Street, qui achève une semaine morose et raccourcie d’un jour pour le Vendredi saint, semble peu sensible au bons signaux économiques et sous le coup « d’incertitudes sur la géopolitique et sur la politique aux Etats-Unis », selon les termes de Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial.
Toutes ces interrogations sont largement dues aux actions du gouvernement du président Donald Trump, qui a encore réveillé des doutes la veille en donnant un entretien très commenté au Wall Street Journal.
Le chef d’Etat y a réitéré ses inquiétudes sur la force du dollar, mais il a aussi renoncé à accuser la Chine de manipuler sa monnaie, laissant planer le doute sur le crédit à accorder à ses promesses économiques.
Les investisseurs ne sont guère plus rassurés quant au ton de la diplomatie américaine, M. Trump assurant jeudi que le problème de la Corée du Nord serait « traité » tandis que le Pentagone a fait part de l’usage de sa plus puissante bombe en Afghanistan contre les djihadistes de l’organisation Etat Islamique.
Dans ce contexte, « c’est la confusion qui règne » à Wall Street, a conclu M. Cardillo.