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Soutien de l’économie au référendum de l’UDC encore ouvert

"Tout le monde sait que la Suisse va sortir du nucléaire. Les Suisses ont compris qu'on ne peut pas sortir dans des délais trop courts. Désormais, nous allons pouvoir faire les choses dans l'ordre", a indiqué à l'ats le président de l'usam, Jean-François Rime. KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) Le peuple suisse tient à un approvisionnement sûr en électricité. economiesuisse et l’usam ne savent pas encore s’ils vont soutenir ou non le référendum de l’UDC contre la Stratégie énergétique 2050.

“Tout le monde sait que la Suisse va sortir du nucléaire. Les Suisses ont compris qu’on ne peut pas sortir dans des délais trop courts. Désormais, nous allons pouvoir faire les choses dans l’ordre”, a indiqué à l’ats le président de l’usam, Jean-François Rime.

“Si cela ne tenait qu’à moi, on ne sortirait pas du nucléaire, ou du moins le plus tard possible”, poursuit le conseiller national UDC. “Mais la décision sera prise de façon collégiale et je ne sais pas ce qu’il adviendra”.

Et d’estimer qu’economiesuisse, qui a décidé de ne pas participer au lancement du référendum avec l’UDC ni de récolter de signatures, “a lâché la rampe trop tôt. Elle aurait dû attendre le débat au Parlement”, selon le président de la faîtière des PME.

C’est une question qui reste ouverte, a indiqué de son côté le président d’economiesuisse Heinz Karrer. La décision de soutenir ou non le référendum sera prise en janvier, s’il aboutit. Pour l’instant, l’organisation n’a pas changé sa position.

Texte “irréaliste”

La coprésidente du comité référendaire Céline Amaudruz félicite les Suisses pour leur réalisme. Les auteurs du référendum déposé début octobre sont “confortés” par le non de dimanche, a indiqué à l’ats la conseillère nationale UDC genevoise.

Selon elle, ses concitoyens ont refusé un texte irréaliste. “La suite logique, c’est désormais d’accepter le référendum contre un projet mal conçu.”

Prudence

La présidente du PLR a salué, elle aussi, la sagesse de ses compatriotes suite au rejet de l’initiative pour une sortie rapide du nucléaire. Petra Gössi interprète ce résultat comme un non à un arrêt précipité des centrales et à l’importation d’énergie sale.

De là à estimer que les citoyens suisses se sont prononcés pour la stratégie énergétique 2050, il y a un pas que ne franchit pas la libérale-radicale, a-t-elle averti lors d’un entretien avec l’ats. Les débats qui ont précédé la votation ne portaient pas directement sur cette stratégie. Selon elle, le scrutin de dimanche ne change donc rien à la donne.

“Le fait qu’il soit serré montre que la stratégie énergétique 2050 a toutes ses chances”, a commenté auprès de l’ats Yannick Buttet, membre du comité contre le texte.

Sortir du nucléaire plus lentement

“Les Suisses ont voté avec la tête plutôt qu’avec les tripes”, s’est félicité le conseiller national PDC. Si le Valaisan estime que le rejet de l’initiative ne remet pas en cause le fait que les Helvètes souhaitent sortir du nucléaire, “ce non montre simplement qu’ils souhaitent une sortie ordonnée et pas une débandade”.

Le peuple suisse a refusé d’aller trop vite, mais il ne soutient plus l’atome, estime le conseiller national Roger Nordmann (PS/VD). C’est encourageant pour la prochaine lutte qui s’annonce: le référendum de l’UDC contre la Stratégie énergétique 2050.

Toujours d’actualité

Même son de cloche chez les Verts. La campagne a fait office de premier débat sur la stratégie énergétique 2050, a estimé Adèle Thorens (Verts/VD) sur les ondes de la radio RTS.

Car le sujet nucléaire reste d’actualité, estime la présidente du parti écologiste, Regula Rytz, citée dans un communiqué du comité en faveur du “oui”. Cinq ans après la catastrophe de Fukushima, il est inquiétant qu’il n’y ait pas d’améliorations de la sécurité apportée au plus vieux parc nucléaire de la planète.

“L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire nécessite de fait plus de compétences et une capacité d’intervention appropriée”, revendique le comité.” Sinon, le principe de laisser fonctionner les centrales tant qu’elles sont sûres deviendra une dangereuse loterie, poursuit le comité.

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