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La Suisse plaide pour une approche solidaire du secteur spatial

Johann Schneider-Ammann a assuré aux "ministres de l'espace" réunis jeudi à Lucerne son engagement pour un secteur spatial compétitif en Europe. KEYSTONE/ALEXANDRA WEY sda-ats

(Keystone-ATS) La réunion ministérielle de l’Agence spatiale européenne (ESA) a débuté jeudi à Lucerne pour fixer les nouveaux objectifs du secteur. En préambule, le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann a plaidé pour une approche solidaire.

“La Suisse est certes petite, et l’espace infiniment grand. Néanmoins, dans l’esprit de sa tradition fédéraliste, elle a participé dès le début en tant que membre fondateur de l’ESA”, a rappelé Johann Schneider-Amman dans son allocution inaugurale.

“Dans son rôle de passerelle et de partenaire fiable, la Suisse s’engage pour le développement d’un secteur spatial indépendant et compétitif en Europe”, a insisté le chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR). Il a réitéré cet engagement, tandis que prend fin le mandat helvétique à la co-présidence du Conseil Ministériel de l’ESA.

L’agence ne peut réussir que si elle-même et les Etats membres sont en mesure de couvrir toute la palette d’activités dans le domaine spatial, a estimé le conseiller fédéral libéral-radical. “Une approche holistique, solidaire et la volonté de faire des compromis sont et restent la clé du succès de l’ESA”, a-t-il souligné.

Créateur d’emplois

“La navigation spatiale n’inspire pas seulement par ses découvertes et ses exploits”, a poursuivi Johann Schneider-Ammann. “Elle nous facilite aussi la vie quotidienne”, grâce par exemple à la télévision par satellite ou aux prévisions météorologiques.

“L’astronautique est aussi devenue un instrument stratégique dans une société toujours plus numérisée et informatisée”, a relevé le ministre de l’économie. Elle permet d’apporter des réponses à des défis globaux tels que le changement climatique.

Le secteur spatial stimule en outre l’innovation et l’excellence dans l’industrie et la science. C’est un important moteur de création d’emplois dans un domaine de pointe stratégique, à contre-courant de la désindustrialisation de l’Europe et de la délocalisation de postes de travail, a-t-il assuré.

Le ministre a salué l’initiative de l’ESA d’intégrer les technologies numériques et les nouveaux modèles d’affaires afin d’accélérer la croissance du secteur spatial. Citant l’intelligence artificielle, l’impression 3D et la robotique avancée, il a encouragé son auditoire prendre des mesures dans ce sens.

Espace 4.0

Deux jours durant, les “ministres de l’espace” des 22 Etats membres de l’ESA et du Canada sont réunis sur les bords du Lac des Quatre-Cantons pour décider des futures activités spatiales européennes. Outre l’adoption d’un budget de 11 milliards d’euros (environ 11,7 milliards de francs), ils doivent aborder les défis de l’Espace 4.0.

Jadis, le domaine spatial restait l’apanage des autorités d’une poignée de puissances. Mais aujourd’hui, les acteurs sont plus nombreux et diversifiés, grâce aussi à l’implication du secteur privé, de la société civile et de la numérisation. Comme l’Industrie 4.0, qui désigne la quatrième révolution industrielle, l’Espace 4.0 marque le début d’une nouvelle ère.

Dans ce contexte, la Suisse quant à elle prend par exemple part à la prestigieuse mission ExoMars, que l’ESA mène de concert avec son partenaire russe. Depuis 2012, la Confédération a assuré, avec le Luxembourg, la co-présidence de la réunion ministérielle, qui se réunit en principe tous les 2 à 3 ans. L’Espagne est appelée à prendre le relais.

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