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Ministres de la justice germanophones unis contre la radicalisation

"Nous tirons tous à la même corde": les ministres de la justice d'Allemagne Heiko Maas, d'Autriche, Wolfgang Brandstetter, du Liechtenstein, Thomas Zwiefelhofer, et du Luxembourg, Felix Braz (de gauche à droite), à Berne avec la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, qui les invitait. Keystone/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Les ministres de la justice de langue allemande de Suisse, d’Allemagne, d’Autriche, du Liechtenstein et du Luxembourg se sont réunis à Berne. Les débats ont porté sur la lutte contre la radicalisation et le terrorisme. L’échange d’expériences a été jugé précieux.

“Sur ces thèmes, nous ne pouvons que nous mettre en réseau et apprendre les uns des autres”, a dit samedi devant les médias à Berne la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. Elle a accueilli ses homologues durant deux jours. Vendredi, les ministres ont discuté de questions de politique sociale, comme la gestion du fondamentalisme religieux et de la radicalisation.

Selon un communiqué diffusé samedi, Mme Sommaruga a souligné, lors de cette traditionnelle rencontre annuelle, qu’il ne faut pas confondre fondamentalisme religieux et extrémisme violent. Les terroristes instrumentalisent une interprétation fondamentaliste de la religion pour justifier leurs actes.

Le modèle suisse convainc

Simonetta Sommaruga a relevé que la société est de plus en plus polarisée dans la gestion des symboles religieux visibles de la foi musulmane. En Suisse, ce phénomène apparaît dans les débats sur les symboles religieux à l’école ou sur l’interdiction de la burqa.

Les ministres allemand, autrichien, luxembourgeois et liechtensteinois ont qualifié d’exemplaire l’ensemble des mesures prises par la Suisse pour faire face au fondamentalisme religieux et à la radicalisation. Elles comprennent la prévention, des programmes de déradicalisation lors de l’exécution des peines et de réinsertion par la suite.

“C’est la voie juste, un concept global qui convainc”, a dit le ministre allemand de la justice Heiko Maas samedi devant les médias. Toute autre approche est insuffisante.

Malgré la reconnaissance de son engagement dans cette direction, Mme Sommaruga s’est demandée si la Suisse dispose de suffisamment d’instruments légaux. Elle a évoqué à ce titre la loi sur l’islam en Autriche et la convention qui règle au Luxembourg les relations entre les musulmans du pays et l’Etat.

Il vaut la peine d’examiner cela de manière approfondie, a estimé la conseillère fédérale socialiste. Tout en rappelant qu’en Suisse, les relations avec les communautés religieuses sont du ressort des cantons.

Collaboration internationale importante

Samedi, les débats ont porté sur des questions juridiques en lien avec la gestion de l’extrémisme violent et du terrorisme. Les ministres de la justice ont mis l’accent sur les mesures et les instruments disponibles. Ils étaient unanimes quant à la nécessité d’appliquer rigoureusement l’arsenal juridique existant.

“Le terrorisme est international et rend nécessaire la collaboration internationale”, a Heiko Maas lors de la conférence de presse. Elle concerne entre autres l’échange de données, y compris transfrontalières, et la collaboration entre les autorités de sécurité. “Mais dans notre société ouverte, il n’y a pas de sécurité à 100%”.

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