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A l’âge de raison, le SMI mise plus que jamais sur la pharma

Avec ses poids lourds Nestlé, Novartis et Roche, le Swiss Market Index (SMI) comprend trois des cinq plus importantes capitalisations boursières européennes. (archives) KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Le Swiss Market Index (SMI), qui devient trentenaire ce week-end, se distingue par la place privilégiée qu’y tient le secteur pharmaceutique, représenté essentiellement par ses deux poids lourds Novartis et Roche.

La valeur de marché cumulée des deux laboratoires bâlois représente plus d’un tiers de la capitalisation boursière de l’indice phare de SIX Swiss Exchange.

Si l’on y ajoute les 2% du sous-traitant de l’industrie Lonza, qui a rejoint le SMI fin avril 2017 en remplacement d’Actelion – décoté suite à son rachat par l’américain Johnson & Johnson – la part de la pharma dans l’indice se monte à 37,5%.

En plus de l’industrie pharmaceutique, le SMI fait la part belle aux biens de consommation, dont le plus éminent représentant, Nestlé, présente la plus importante capitalisation boursière sur le continent européen. Avec les valeurs du luxe Richemont et Swatch, le secteur représente un peu moins d’un quart (24,0%) de l’ensemble des valeurs vedettes.

Contrairement aux idées reçues, le secteur financier ne se place qu’au troisième rang (21,6%), même s’il rassemble presque un tiers des constituants du SMI. Les principaux champions de la branche, qui regroupe les banques et les assurances, sont UBS et Zurich Insurance, avec des pondérations respectives de 7,1% et 4,6%.

Le SMI, miroir de l’économie helvétique

La répartition des forces au sein de l’indice vedette de la Bourse suisse a toutefois bien évolué depuis ses débuts. “En 1988, les forces de l’économie suisse étaient réparties différemment, avec notamment un plus grand poids des valeurs financières et industrielles”, rappelle Andrea Weidemann, directrice du Musée suisse de la Finance.

“La composition d’un indice évolue de manière constante et le SMI est le miroir de l’économie nationale”, fait-elle remarquer. A cet égard, la composition des principaux indices internationaux est révélatrice des atouts et des risques que présentent les différentes places boursières.

Ainsi, avec une faible part de bancaires, le Dow Jones a surperformé les autres indices et très bien résisté à la crise financière de 2008. Ces dernières années, les nouveaux pontes de Wall Street sont les Gafa (Google, Amazon, Facebook et Apple).

Au FTSE100 britannique – “Footsie” pour les intimes – ce sont les valeurs pétrolières et gazières, Shell et BP en tête, qui mènent le bal, ainsi que les titres liés aux secteurs de l’énergie et de l’industrie minière.

En France, le CAC40 dépend pour environ un tiers des géants du luxe Kering, L’Oréal, LVMH, une tendance encore accentuée avec l’arrivée du maroquinier Hermès. Au Dax allemand – cadet du SMI de 24 heures – ce sont les valeurs industrielles qui se taillent la part du lion, avec aux avant-postes le conglomérat Siemens et les colosses automobiles Vokswagen et Daimler.

Référence déterminée par le marché

Interrogé sur la pertinence d’un indice composé d’une vingtaine de titres dont les trois poids lourds représentent à eux seuls près de deux tiers de la valeur, l’opérateur boursier SIX affirme que ce n’est pas lui, mais le marché, qui détermine ce qu’il souhaite comme point de référence.

Il ajoute mettre à disposition des investisseurs une large palette d’indices en plus du SMI, comme le Swiss Leader Index (SLI), qui regroupe les trente principales cotations de la Bourse suisse, l’indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) ou encore différents indices de branche (immobilier, pharma, biotech).

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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