Amendes pour avoir décroché le portrait de Macron
(Keystone-ATS) Des peines d’amende ferme ou avec sursis ont été prononcées mercredi par le Tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, dans l’Ain, au premier procès de militants pro climat. Deux femmes et quatre hommes âgés de 36 à 63 ans étaient poursuivis pour avoir décroché le portrait d’Emmanuel Macron.
Poursuivi pour vol en réunion et par ruse, un militant du collectif Action non-violente Cop21, qui avait décroché le portrait du président à la mairie de Jassans-Riottier (Ain) le 2 mars, a écopé d’une peine d’amende ferme de 250 euros. Visés par les mêmes chefs, cinq autres militants ont été condamnés à 500 euros avec sursis.
“ANV-COP21 regrette ces condamnations, disproportionnées au regard de l’urgence climatique et des 8,70 euros que coûte l’affiche présidentielle”, a réagi le collectif dans un communiqué. Lors de l’audience du 28 mai, 1’000 à 2’000 euros d’amende avaient été requis à l’encontre des six décrocheurs qui avaient plaidé la “nécessité” d’agir pour le climat en réponse aux accusations de vol.
Inquiétude pour la planète
A la barre, les profils étaient divers: professeur de maths, cadre à la SNCF, consultante pour des ONG, retraité du cadastre, maraîcher bio ou futur restaurateur. Tous partagent une même inquiétude pour l’avenir de la planète. Leur collectif avait placardé des affiches dans les rues de Bourg-en-Bresse pour annoncer un “procès de l’inaction climatique” du gouvernement.
Le 2 mars, deux d’entre eux s’étaient fait passer pour un couple et avaient demandé à visiter la mairie pour un mariage. Une fois la salle du conseil ouverte par la secrétaire, ils ont investi les lieux à treize pour “réquisitionner” la photographie présidentielle.
Vers 125 portraits
Treize autres décrochages sont survenus le 28 mai en Gironde, au Pays Basque, à Paris et dans les Pyrénées-Orientales en soutien aux prévenus, selon ANV-COP21. A ce jour, 61 portraits ont déjà été “réquisitionnés”.
ANV-COP21 s’est fixé pour objectif 125 portraits réquisitionnés d’ici à la réunion du G7 fin août à Biarritz. Ce chiffre correspond au nombre de jours qu’il a fallu à la France, en 2019, pour épuiser ses ressources naturelles.
