Des perspectives suisses en 10 langues

Washington dément un accord sur une zone de sécurité en Syrie

(Keystone-ATS) Les Etats-Unis ont démenti mardi un accord avec la Turquie sur la création d’une zone de sécurité dans le nord de la Syrie dans le cadre de leur campagne contre l’Etat islamique (EI). L’accord avait été annoncé par la chaîne CNN Türk, citant un haut responsable turc.

“Il n’y a aucun accord sur quelque zone que ce soit”, a déclaré Mark Toner, porte-parole du département d’Etat, interrogé lors d’un point de presse sur les informations de CNN Türk.

La chaîne, citant le sous-secrétaire d’Etat turc aux Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu, a rapporté que les deux pays s’étaient accordés pour que des combattants rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) soient chargés de patrouiller au sol dans cette zone d’une centaine de kilomètres de long sur 45 de large.

Mark Toner a dit n’avoir pas eu connaissance des déclarations citées et ne pas pouvoir les commenter. “Nous avons été assez clairs en disant qu’il n’y avait aucune zone, aucun sanctuaire, ce n’est pas de cela que nous parlons. Ce dont nous parlons, c’est d’un effort soutenu pour chasser l’EI de la région”, a-t-il affirmé.

Coopération

La Turquie et les Etats-Unis coopèrent sur l’apport d’un soutien aérien aux rebelles syriens afin de repousser l’EI de la région bordant la frontière turque.

Dans le cadre de cette coopération, des rebelles entraînés par l’armée américaine devraient combattre les troupes de l’EI au sol et contribuer à coordonner des frappes aériennes de la coalition emmenée par les Etats-Unis depuis des bases turques.

Combattants kurdes visés

Selon CNN Türk, Feridun Sinirlioglu a précisé que les forces turques et américaines bombarderaient les djihadistes de l’EI mais aussi les combattants kurdes qui se trouveraient à l’intérieur de la zone de sécurité.

Des sources diplomatiques informées du projet ont déclaré que la création de cette “zone de sécurité” pourrait permettre de couper l’une des voies d’approvisionnement de l’EI dans cette région.

Le noyau des rebelles entraînés par l’armée américaine, qui compte moins de 60 combattants, sera lourdement équipé et en mesure de faire appel à un soutien aérien en cas de besoin, ont précisé ces sources.

Des responsables américains ont auparavant déclaré que les discussions étaient en cours sur les limites d’une éventuelle zone de sécurité le long de la frontière turco-syrienne, mais ils ont réfuté l’idée d’une zone d’exclusion aérienne.

Ces derniers jours, l’Etat islamique a accentué ces opérations dans la région située au nord d’Alep, notamment dans la ville de Marea, à une vingtaine de kilomètres au sud de la frontière avec la Turquie. Lundi, le Front al Nosra, branche syrienne d’Al Qaïda, a annoncé son retrait de ces zones.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision