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Au moins quatre morts dans onze explosions en Thaïlande

La police d'investigations thaïlandaise opère sur les lieux d'une explosion, à Hua Hin. KEYSTONE/AP/JERRY HARMER sda-ats

(Keystone-ATS) Onze bombes ont explosé jeudi soir et vendredi matin dans des sites touristiques du sud de la Thaïlande, faisant quatre morts et une vingtaine de blessés. D’après la police thaïlandaise, il n’existe “aucun lien direct avec le terrorisme”.

A Hua Hin, à 200 km environ au sud de Bangkok sur le golfe de Thaïlande, deux premières bombes ont explosé jeudi soir près d’un bar. Une Thaïlandaise a été tuée. On compte également fait 21 blessés, dont neuf étrangers.

Aucune victime suisse n’est à déplorer, selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Parmi les blessés se trouvent deux Néerlandaises, deux Allemands et un Italien. Plus sérieusement atteints, ils ont dû être opérés: les deux Allemands pour des blessures aux jambes, l’Italien au dos.

Deux autres bombes ont explosé vendredi matin, faisant un mort et trois blessés supplémentaires. Et deux autres bombes encore, de faible puissance, ont explosé à Patong Beach, sur l’île de Phuket, faisant un blessé léger, et deux autres à Phang Nga, un autre secteur touristique au nord de Phuket.

Sabotage local

Ce vendredi est un jour férié en Thaïlande pour marquer l’anniversaire de la reine Sirikit. Du fait de ce long week-end, de nombreuses personnes ont afflué à Hua Hin, où des barrages de sécurité ont été établis par la police.

“Il est trop tôt pour tirer la moindre conclusion mais, ce que nous tenons pour certain, c’est que ces incidents ne sont pas directement liés au terrorisme”, a dit le colonel Krisana Pattanacharoen, porte-parole adjoint de la police. “Il s’agit en fait de sabotage local et nous essayons d’en identifier les responsables”, a-t-il ajouté.

Le chef de la junte militaire thaïlandaise, le général Prayut Chan-O-Cha, a lui dénoncé une volonté de “semer le chaos”.

Bombes artisanales

Rien ne permet de dire en outre que ces attaques étaient liées les unes aux autres (il y a plus de 600 km entre Hua Hin et l’île de Phuket) ou qu’elles ont un lien avec les foyers d’insurrection dans les provinces à majorité musulmane du sud du pays, où on a recensé plus de 6500 morts depuis 2004.

Hua Hin, Phuket et Phang Nga sont éloignées de ces zones de conflit, où les attaques visent généralement les forces de l’ordre et non pas les touristes.

Des bombes artisanales ont souvent été utilisées dans les périodes de troubles politiques qu’a vécues la Thaïlande au cours des dix dernières années. Depuis que les militaires se sont emparés du pouvoir à la faveur du coup d’Etat de mai 2014, de telles attaques se sont faites rares.

Nouvelle Constitution

Mais, le 17 août 2015, un attentat contre un temple hindou de Bangkok a fait 20 morts et plus de 120 blessés. La police, qui a accusé deux musulmans ouïghours de Chine, avait pareillement exclu tout lien avec un réseau international et expliqué que les deux auteurs de l’attentat appartenaient à un réseau de trafiquants d’êtres humains.

Les Thaïlandais ont voté dimanche dernier en faveur d’une nouvelle Constitution voulue par la junte militaire qui permettra à l’armée de contrôler les futurs gouvernements.

Les militaires affirment que la Constitution permettra de réduire les querelles politiques qui minent le pays et ont fait des dizaines de morts. Les adversaires du projet, notamment les partisans de l’ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra, ont dénoncé un texte visant à asseoir le pouvoir des militaires.

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