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Concert: Stevie Wonder à genoux “pour l’Amérique”

Stevie Wonder, ici avec son fils Kwame Morris, s'est inquiété des échanges d'insultes entre les présidents américain et nord-coréen: "Nous pourrions perdre le dernier jeu video, celui de la vie", a-t-il dit. KEYSTONE/AP/MICHAEL NOBLE JR. sda-ats

(Keystone-ATS) Stevie Wonder s’est agenouillé samedi soir à New York lors d’un concert réunissant stars et politiques pour soutenir la lutte contre la pauvreté dans le monde. Il a voulu marquer son inquiétude alors que Donald Trump veut sabrer dans l’aide internationale américaine.

“Ce soir, je m’agenouille pour l’Amérique”, a déclaré le chanteur aveugle, âgé de 67 ans, soutenu par son fils Kwame Morris. Stevie Wonder a imité un geste popularisé par le “quarterback” de la Ligue nationale de football américain (NFL), Colin Kaerpernick. L’athlète s’était agenouillé en août 2016 pendant la diffusion de l’hymne américain pour protester contre plusieurs meurtres de Noirs par des policiers blancs.

Vendredi, le président américain s’en était pris, sans le nommer, à ce joueur sans équipe depuis l’expiration de son contrat en mars. “Est-ce que vous n’aimeriez pas voir un de ces propriétaires (d’équipe) de NFL dire, quand quelqu’un manque de respect à notre drapeau, ‘sortez-moi ce fils de pute du terrain, il est viré, viré!'”, a dit M. Trump.

Des milliers de personnes avaient convergé vers Central Park à New York pour le Global Citizen Festival. Depuis 2012, l’événement les artistes parmi les plus célèbres et coïncide avec la tenue de l’Assemblée générale des Nations unies. Le concert visait à mobiliser largement aux Etats-Unis, premier donateur mondial, mais cette nouvelle controverse avec M. Trump a pris le devant de la scène.

Trump dans “American Idiot”

Stevie Wonder s’est aussi inquiété des échanges d’insultes entre M. Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un: “Nous pourrions perdre le dernier jeu video, celui de la vie, en oubliant que les armes sont réelles et les discours dangereux, qu’ils viennent d’une superpuissance en Amérique du Nord ou d’une superpuissance en Corée du Nord”.

Parmi les autres têtes d’affiche figurait le groupe de punk rock californien Green Day, coutumier des sujets politiques. Son chanteur Billie Joe Armstrong a cité le nom de Trump dans les paroles d'”American Idiot” (2004). Le groupe y dépeignait une sombre image des Etats-Unis sous l’administration Bush en pleine invasion de l’Irak.

Une “bonne action” contre un ticket

Le président français Emmanuel Macron s’est adressé au public par vidéo. Il a promis d’aider à lever plus d’un milliard de dollars pour le Partenariat mondial pour l’éducation avant une conférence prévue le 8 février 2018 au Sénégal.

La ministre danoise chargée du Développement Ulla Tornaes a annoncé que son gouvernement allait doubler l’an prochain de dollars son financement international en matière de santé sexuelle et reproductive féminine. Il passera à 110 millions de dollars.

Le festival – qui s’est exporté en Allemagne et en Inde – est gratuit. Mais les fans doivent faire une “bonne action”, comme écrire une lettre à leur gouvernement, pour obtenir un ticket d’entrée. Global Citizen a suscité quelque 400’000 appels au Congrès américain pour préserver l’aide internationale, a déclaré au public le représentant républicain modéré Charlie Dent.

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