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Conflits: une avancée à Genève pour protéger les missions médicales

Les groupes armés non étatiques s'engageront à protéger le personnel et les convois médicaux dans les conflits (archives). KEYSTONE/EPA/STR sda-ats

(Keystone-ATS) L’Appel de Genève va tenter d’obtenir des garanties pour protéger les missions médicales dans les conflits. L’organisation a officialisé jeudi à Genève le nouvel Acte d’engagement qu’elle soumettra dès 2019 aux groupes armés non étatiques avec lesquels elle dialogue.

Celui-ci “est rendu malheureusement nécessaire par la montée des attaques” ces 10 dernières années contre le personnel médical et les centres de santé dans les conflits, a affirmé son directeur général Alain Délétroz. Près d’un tiers de ces centaines d’assauts par an sont attribués à des groupes non étatiques.

“Genève reste le centre de l’action du droit humanitaire”, s’est félicité de son côté le président du gouvernement genevois Antonio Hodgers. Les atrocités augmentent mais ceux qui tentent de lutter contre elles oeuvrent “avec autant de force”.

Cosigné par le Conseil d’Etat

Le Conseil d’Etat cosigne avec l’Appel de Genève et les groupes armés les différents Actes d’engagement. “La société civile peut et doit agir en complémentarité des Etats” et elle le fait ” de manière plus efficace” dans des situations comme celle du dialogue avec les entités non étatiques, selon M. Hodgers.

“Même si des normes internationales pertinentes existent”, les efforts auprès de ces entités pour les convaincre de les honorer constituent “un véritable défi”, selon l’Appel de Genève. L’Acte a été préparé avec la collaboration de plusieurs acteurs comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Médecins Sans Frontières (MSF) ou encore l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des groupes armés ont également contribué par des indications utiles à cet arrangement.

Dans un premier temps, celui-ci portera sur la Syrie, le Yémen, l’Afghanistan ou plusieurs régions d’Afrique. Avec cet instrument, les groupes armés pourront promettre de se conformer aux Conventions de Genève en protégeant les “blessés et les malades”, civils comme ennemis, en “toutes circonstances”. Ils s’engageront également à rechercher, récupérer et évacuer ces personnes.

Chère à la Suisse également

Autre action, les groupes armés affirmeront leur résolution à épargner le personnel médical et humanitaire et les centres ou les convois de santé. Dans le cas où ces infrastructures seraient utilisées pour d’autres raisons que celles pour lesquelles elles sont prévues, un avertissement adapté devra être lancé pour permettre une évacuation.

Les emblèmes du Mouvement de la Croix-Rouge devront être honorés et protégés. Et l’accès aux soins devra être facilité. Les groupes s’engageront encore à appliquer ces mesures à tous les niveaux et à collaborer également pour la surveillance de la mise en oeuvre.

Ce quatrième Acte d’engagement s’ajoute à ceux de l’organisation contre le recours aux enfants dans les conflits, contre les violences sexuelles et contre les mines antipersonnel. Ces plaidoyers ont été signés par des dizaines de groupes armés.

La protection des missions médicales est également chère à la Suisse. Celle-ci a oeuvré pour lancer un plan d’action sur cette question auprès des autres pays.

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