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Consensus sur le terrorisme au sommet du G7, mais statu quo sur le climat

La photo de famille à l'ouverture du sommet du G7 a été prise devant les vestiges du théâtre grec de Taormine, en Sicile. KEYSTONE/EPA ANSA/ETTORE FERRARI sda-ats

(Keystone-ATS) Les dirigeants du G7, réunis vendredi à Taormina en Sicile, ont facilement trouvé un terrain d’entente sur le terrorisme vendredi, après l’attentat meurtrier qui a frappé la Grande-Bretagne. Mais ils n’ont toujours pas avancé sur le climat.

A l’issue d’une première journée de rencontres plénières et de bilatérales, les membres du G7 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Japon, Canada, Italie) ont adopté une déclaration contre le terrorisme, appelant notamment les acteurs de l’internet à se mobiliser davantage dans la lutte contre “les contenus terroristes”.

Ils répondaient ainsi à une demande de la première ministre britannique Theresa May, dont le pays a été cruellement touché mardi par un attentat à la sortie d’une salle de concerts à Manchester, qui a fait 22 morts, dont de nombreux enfants, et a été revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique.

Le G7 s’est également engagé à mettre en oeuvre “une approche collective” pour lutter contre le danger posé par les combattants étrangers, de retour des zones de combat, notamment en terme de partage de renseignement.

“Réflexion interne” américaine

En revanche, l’un des sujets les plus épineux à l’ordre du jour du G7, la lutte contre le réchauffement climatique, reste pour le moment dans l’impasse, a admis le président du Conseil italien Paolo Gentiloni.

“L’administration américaine a une réflexion interne sur la question, et les autres pays en ont pris acte. Nous avons pour notre part réaffirmé notre engagement total” pour l’accord de Paris sur le climat, a affirmé M. Gentiloni lors d’une courte déclaration devant la presse.

Les discussions sur la question devraient continuer samedi, les Européens vont tenter de “convaincre” le président Trump de l’importance de cet accord, a réitéré une source diplomatique française.

Vendredi soir, ces efforts semblaient commencer à porter leurs fruits. Le conseiller économique de Donald Trump, Gary Cohn, a ainsi fait savoir que “les vues (du président américain) évoluaient”. “Il est venu ici pour apprendre”, mais, a-t-il aussitôt averti, “sa décision finale sera fondée sur ce qu’il y a de mieux pour les Etats-Unis”.

Toujours des sanctions contre Moscou

Autre sujet de dissensions, le commerce international et le rôle d’arbitre de l’OMC, où les Etats-Unis veulent réviser leur position. M. Cohn a dit s’attendre à une discussion “ferme” sur le sujet.

En revanche, la Maison Blanche a clarifié sa position sur les sanctions contre la Russie dans la crise ukrainienne, en excluant de les alléger.

Le président du Conseil européen Donald Tusk avait dans la matinée appelé “tous les membres du G7” à réaffirmer la politique de sanctions contre Moscou tant que les accords de paix de Minsk ne seraient pas mis en oeuvre pour mettre fin au conflit qui a fait 10’000 morts en trois ans.

Par ailleurs, sur la question des migrants, une des priorités de l’Italie, un compromis semblait également se dessiner vendredi, mettant en avant la nécessité d’une approche globale et non uniquement axée sur l’aspect sécuritaire, selon des sources diplomatiques italiennes.

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