Des perspectives suisses en 10 langues

Contacts au plus haut niveau entre le DFAE et Colombo

Le conseiller fédéral Cassis s'est entretenu en direct avec son homologue sri-lankais à propos de l'employée de l'ambassade arrêtée (archives). KEYSTONE/AP/BURHAN OZBILICI sda-ats

(Keystone-ATS) L’affaire de l’employée sri-lankaise de l’ambassade suisse à Colombo remonte au plus haut niveau. Ignazio Cassis a téléphoné mercredi à son homologue à Colombo. L’ancien ambassadeur chevronné, Jörg Frieden, a été dépêché sur place pour dénouer la crise.

Lors de son entretien avec le ministre des affaires étrangères sri-lankais, Dinesh Gunawardena, le chef de la diplomatie suisse a dit regretter la mise en détention provisoire de l’employée de l’ambassade. Cette décision ne tient pas compte de son état de santé, a indiqué jeudi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué.

Le conseiller fédéral a demandé que cette femme soit transférée dans un lieu approprié, par exemple un hôpital, pour raisons humanitaires. Le chef du DFAE a en outre souligné que cet incident a gravement affecté la santé du personnel local de l’ambassade de Suisse. La santé et la sécurité des collaborateurs sont prioritaires aux yeux du DFAE. Il incombe aux autorités sri-lankaises de les protéger dans la suite de la procédure.

Mardi déjà, l’ambassadeur de Suisse à Colombo, Hanspeter Mock, a clairement indiqué, lors d’un entretien avec le procureur général de ce pays, que la réputation du Sri Lanka en tant qu’Etat de droit était en jeu dans cette affaire.

D’après la diplomatie suisse, la collaboratrice a été enlevée le 25 novembre dans une voiture et forcée de révéler des informations confidentielles en lien avec son travail, un jour après qu’un policier sri-lankais de haut rang a demandé l’asile en Suisse. La police l’a arrêtée lundi dernier. Colombo met en doute son récit.

Confiance entamée

Ignazio Cassis a également signalé au ministre Gunawardena que la forte médiatisation de l’affaire, le manque de protection de la sphère privée et la présomption de culpabilité mettaient en danger le personnel de l’ambassade de Suisse. Ces éléments nuisent aussi à la confiance nécessaire pour élucider l’incident.

La Suisse est déterminée à clarifier le cas avec les autorités sri-lankaises. Elle a donc envoyé à Colombo l’ancien ambassadeur Jörg Frieden pour sonder les solutions possibles. Outre le fait que sa présence soulagera l’ambassade de Suisse, elle vise aussi à rétablir la confiance entre les deux pays.

A la suite de cet entretien téléphonique, l’ambassadeur Hanspeter Mock et Jörg Frieden ont rencontré jeudi le ministre Gunawardena. Ils ont rappelé que la présomption d’innocence devait s’appliquer et que la sécurité et la santé du personnel de l’ambassade sont la priorité absolue.

Contrainte à des révélations

Selon des médias, la collaboratrice aurait été forcée d’ouvrir son téléphone portable et de révéler les noms de Sri-Lankais qui avaient demandé l’asile en Suisse, notamment d’un officier de police de haut rang. Elle aurait également été interrogée au sujet du visa accordé au policier sri-lankais qui a fui en Suisse.

Ce dernier enquêtait sur plusieurs affaires impliquant le puissant clan des Rajapaksa, qui a repris le pouvoir avec l’élection de Gotabaya Rajapaksa à la présidence le mois dernier. Son frère Mahinda, président de 2005 à 2015, a été nommé premier ministre.

Les enquêtes portent sur des enlèvements et des assassinats de journalistes entre 2005 et 2015, période pendant laquelle Mahinda Rajapaksa était président.

Le gouvernement sri-lankais avait appelé au début du mois les autorités de l’immigration dans les aéroports à empêcher tout officier de police de quitter le pays sans autorisation.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision