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Crash au Mali: l’équipage avait demandé à faire demi-tour

(Keystone-ATS) L’équipage espagnol de l’avion d’Air Algérie avait demandé à “rebrousser chemin” avant que le contact ne soit perdu, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius lors d’une conférence de presse. L’appareil s’est écrasé dans la nuit de mercredi à jeudi au Mali, faisant 118 morts.

“Toutes les hypothèses seront examinées dans le cadre de l’enquête. Ce que nous savons d’une façon certaine, c’est que la météo était mauvaise cette nuit-là, que l’équipage de l’avion avait demandé à se dérouter, puis à rebrousser chemin, avant que le contact ne soit perdu”, a déclaré le ministre.

Recherche des cadavres difficile

Le chef de la diplomatie française a insisté sur la difficulté à récupérer les dépouilles des victimes, comme le président François Hollande s’y est engagé.

Quelque 200 militaires français sont déployés sur le site pour le sécuriser, accompagnés par des forces maliennes et de l’ONU. Des experts maliens, espagnols et algériens participeront à l’enquête, ainsi que des Américains, nationalité du fabricant de l’avion.

Paramètres extraits

Les boîtes noires de l’avion d’Air Algérie sont arrivées lundi en France. Selon les enquêteurs français, les paramètres du vol AH5017 (vitesse, altitude, trajectoire, etc.) ont été extraits de la boîte noire, mais la récupération des conversations dans le cockpit contenues dans la seconde boîte était toujours en cours.

“L’enregistreur phonique a été endommagé par les conditions d’impact. Le travail sur cet enregistreur se poursuit pour en extraire les données”, indique le BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses, chargé de l’enquête technique) sur son site internet.

Trois jours de deuil

La France, dont 54 ressortissants ont péri dans le crash, a mis ses drapeaux en berne à partir de lundi pour trois jours, en signe de deuil. Une décision qui a rarement été prise par les autorités.

Samedi, le chef de l’Etat François Hollande avait rencontré pendant presque trois heures les proches des 54 victimes françaises.

A bord de l’avion, un McDonnell Douglas MD-83 loué par Air Algérie auprès de la société espagnole SwiftAir, se trouvaient aussi 23 Burkinabé, huit Libanais, six Algériens, une Suissesse originaire du canton de Vaud, des ressortissants de plusieurs autres pays et les six membres espagnols de l’équipage.

Enquêtes pour “homicides involontaires”

En France, le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête préliminaire pour “homicides involontaires”. Dimanche, le gouvernement malien a indiqué avoir fait de même après l’annonce de la découverte des débris de l’avion.

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