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Déluge de feu sur Alep avant une offensive terrestre du régime

Dans la partie rebelle d'Alep, les bombardements se succèdent sans discontinuité, les destructions sont considérables et les services de secours - ici les Casques blancs) totalement impuissants. KEYSTONE/AP Syrian Civil Defense White Helmets/UNCREDITED sda-ats

(Keystone-ATS) Un véritable déluge de feu s’est abattu vendredi sur les quartiers rebelles d’Alep. Des raids d’une violence inouïe du régime syrien et de son allié russe sèment la destruction et la mort, en prélude à une opération terrestre d’envergure.

Cette pluie d’obus et de bombes sur la partie de la ville où vivent 250’000 habitants survient alors que les chefs de la diplomatie russe et américain doivent se retrouver vendredi à New York pour de nouvelles discussions sur un rétablissement de la trêve en Syrie, qui a volé en éclats lundi.

Selon le journaliste de l’AFP dans la partie rebelle d’Alep, les bombardements se succèdent sans discontinuité, les destructions sont considérables et les services de secours totalement impuissants.

Des avions de reconnaissance prennent des photographies aériennes avant qu’une escadrille de chasseurs bombardiers russes ou syriens tirent des missiles.

Habitants sous les décombres

Des immeubles sont entièrement rasés et des habitants se trouvent sous les décombres sans pouvoir être sauvés, comme dans le quartier d’Al-Kallasé. Les secouristes, avec seulement un bulldozer et leurs mains, y fouillent de manière dérisoire dans les gigantesques amas de décombres engendrés par l’effondrement de trois bâtiments.

Deux centres des “Casques blancs” (les secouristes de l’opposition syrienne) ont été touchés par les bombardements. L’un d’eux est complètement dévasté et une ambulance ainsi qu’une voiture de pompiers sont hors d’usage.

Selon l’Observatoire des droits de l’Homme (OSDH), au moins sept personnes ont été tuées dans ces bombardements. Mais le bilan risque de s’alourdir car beaucoup de personnes se trouvent encore sous les décombres.

Objectif stratégique

Divisée depuis 2012 entre un secteur progouvernemental et un autre tenu par les insurgés, Alep est un objectif stratégique crucial dans un conflit qui a fait 300’000 morts en plus de cinq ans et engendré la pire crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale.

L’armée du régime de Bachar al-Assad, qui assiège la partie rebelle d’Alep quasiment en continu depuis deux mois, veut reconquérir la totalité de l’ancienne capitale économique de Syrie. Elle a annoncé tard jeudi le début d’une offensive dans le secteur tenu par les insurgés.

Opération terrestre en vue

“Nous avons commencé des opérations de reconnaissance et de bombardements aériens et d’artillerie”, a affirmé une source militaire de haut niveau. “Elles peuvent durer des heures ou des jours avant une opération terrestre, dont le moment dépendra du résultat des frappes et de la situation sur le terrain”.

“Le nombre des combattants (du régime) permet très bien de commencer une opération terrestre, car de nombreux renforts sont arrivés à Alep”, a ajouté une autre source militaire à Damas.

“Ce qui se passe, c’est qu’Alep est attaquée et que tout le monde a repris les armes”, a résumé jeudi à New York l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.

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