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Des migrants occupent un ferry dans le port de Calais

(Keystone-ATS) Une cinquantaine de migrants ont occupé samedi un ferry dans le port de Calais. Ils sont parvenus à pénétrer à l’intérieur de l’embarcation après une manifestation dans les rues de la ville, a indiqué la sous-préfecture.

“Nous avions une manifestation d’environ 2000 personnes, dont 1200 migrants. En fin de manifestation, environ 200 personnes ont pénétré sur le port et une cinquantaine d’entre elles sont montées sur un bateau”, a déclaré le sous-préfet de Calais, Denis Gaudin. “Quelques grenades lacrymogènes ont été lancées”, a-t-il ajouté.

Les migrants ont été évacués par la police en début de soirée, selon le port de Calais. “L’évacuation est terminée, plus aucun migrant n’est dans le bateau. Cette évacuation s’est faite dans le calme par la police”, a indiqué la communication du port.

Selon la préfecture, 24 migrants ont été interpellés. Ils ont été conduits dans les locaux de la police de l’air et des frontières à Coquelles, près de Calais. Il en a été de même pour onze autres personnes, des militants de l’association radicale No Border. La totalité des personnes qui s’étaient introduites par effraction dans l’enceinte du port, soit 110 personnes, a été évacuée des lieux.

Activité du port suspendue

Plus tôt dans la journée, environ 500 personnes ont forcé un barrage de CRS, selon la préfecture. Par mesure de sécurité, l’activité du port a été suspendue. La manifestation, qui était autorisée, a été organisée à l’appel d’un collectif de soutien aux migrants de Calais regroupant notamment Europe Ecologie-Les Verts, le nouveau parti anticapitaliste ou encore la Ligue des droits de l’Homme.

Partie de la “jungle”, un bidonville où se massent plusieurs milliers de migrants désireux de gagner la Grande-Bretagne, la manifestation s’est ensuite dispersée dans le centre de la ville.

“Je demande la tenue d’une réunion de crise extrêmement rapidement sur la situation sécuritaire et humanitaire du camp de Calais et sa proximité immédiate avec le port. Cette réunion devra se faire avec les responsables locaux, régionaux, parlementaires et du gouvernement, cela ne peut plus durer !”, a pour sa part déclaré samedi soir Jean-Marc Puissesseau, le président du port de Calais.

De Gaulle tagué

La maire de Calais, Natacha Bouchart, a déploré sur son compte Twitter que les manifestants se soient livrés à des “débordements sérieux”, taguant notamment une statue du général de Gaulle.

Environ 4000 migrants, venus majoritairement d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afghanistan, vivent dans la “jungle” de Calais, considérée comme le plus grand bidonville de France.

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