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Haute-Savoie: pas de poursuite pour avoir aidé l’ex-chef de l’ETA

(Keystone-ATS) Deux personnes venues en aide à l’ancien chef de l’ETA Josu Ternera en Haute-Savoie ne sont pour l’instant pas poursuivies par la justice, a indiqué à l’AFP le procureur de Bonneville. Il s’agit du propriétaire du chalet dans lequel il vivait et de l’homme qui l’accompagnait jeudi dernier lorsqu’il a été arrêté sur le parking de l’hôpital de Sallanches.

Nés respectivement en 1951 et 1953, les deux hommes avaient été interpellés et placés en garde à vue jusqu’à jeudi soir. Le parquet de Bonneville a ouvert une enquête pour “soustraction habituelle de criminel à l’arrestation ou aux recherches”, a précisé le procureur de la République Patrice Guigon.

Cependant, “leur bonne foi n’a pas été démentie” par leur audition, et actuellement, “rien ne permet de caractériser quoi que ce soit en lien avec une infraction terroriste”, a-t-il ajouté.

Dans le cas contraire, le parquet de Bonneville se dessaisirait au profit de celui de Paris, qui centralise les affaires de terrorisme.

L’homme arrêté en compagnie de Josu Ternera le “croisait de temps en temps”, notamment à l’épicerie de Saint-Nicolas de Véroce où il se ravitaillait, selon le procureur.

Il l’avait hébergé la nuit précédente, a expliqué le procureur, afin que Josu Ternera puisse se préparer confortablement, en particulier avec un accès à une douche, à l’opération qu’il devait subir jeudi en ambulatoire.

“Un peu surpris de se retrouver entouré de policiers cagoulés et armés” à l’hôpital, il a indiqué aux enquêteurs n’avoir “aucune idée de l’identité réelle” de cet ami, selon M. Guigon.

Confort rudimentaire

Le logeur avait de son côté expliqué samedi à l’AFP comment il avait été “abasourdi” après l’arrestation de “Bruno” – Josu Ternera prétendait s’appeler Bruno Marti selon la presse espagnole -, qui s’était présenté à lui en octobre sur un chemin de randonnée comme “un écrivain sud-américain” souhaitant se reposer.

Le propriétaire lui avait alors prêté un chalet d’alpage au confort rudimentaire.

De son vrai nom Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, l’ancien chef d’ETA dissoute l’année dernière, se cachait depuis 2002 pour échapper aux poursuites en Espagne pour son rôle dans un attentat contre une caserne à Saragosse, qui avait fait 11 morts en 1987.

Récemment, toutefois, il s’était mué en promoteur des négociations de paix avec l’Etat espagnol. En France, il était recherché après sa condamnation par défaut à Paris en 2017 à huit ans de prison pour “participation à une association de malfaiteurs terroriste”.

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