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Henry Dunant au Festival sur les droits humains

Keystone

C'est en présence de la cheffe de la diplomatie suisse et par un film sur le père de la Croix-Rouge qu'a débuté le Festival international sur les droits humains.

Durant huit jours à Genève, les participants vont ausculter les plaies de la planète telles que le terrorisme et sa répression, la dictature en Chine ou les guerres en Afrique.

Cette année, le Festival international du film sur les droits humains (FIFDH) rend un hommage appuyé à la Genève internationale, capitale des droits de l’homme et de l’action humanitaire.

Il a ouvert les feux vendredi en présentant en première mondiale un téléfilm prestigieux à la gloire d’Henry Dunant, père fondateur de la Croix-Rouge.

Projetée en présence d’illustres marraine (Louise Arbour, Haut-commissaire pour les droits de l’homme et la Genevoise Micheline Calmy-Rey, ministre suisse des Affaires étrangères), cette fiction raconte la création de la Croix-Rouge, un événement fondateur de la Genève humanitaire.

En ouverture, Micheline Calmy-Rey a souligné l’à-propos de cet hommage. «Henry Dunant était un homme visionnaire, courageux, à qui l’on doit la création à Genève d’une organisation humanitaire mondialement respectée, le CICR.»

«Son vécu, riche d’enseignements, prouve que les obstacles aux idées nouvelles tendent à être une constante de l’histoire», a relevé la ministre. Des obstacles qui sont toujours bien réels…

«De l’utopie de réformer fondamentalement la Commission des droits de l’homme est née une ambition, une idée suisse, une idée que la Suisse défend depuis deux ans, à Genève comme à New York», a rappelé Micheline Calmy-Rey en référence au possible futur Conseil des droits de l’homme.

Pour sa 4ème édition, le FIFDH continue, lui, de remplir son rôle d’aiguillon au service des victimes de violations des droits humains et de ceux – les ONG – qui les défendent.

De Pékin à Bagdad

Cette «plateforme contre l’indifférence», selon l’expression de son directeur Léo Kaneman, abordera ainsi les contrecoups de la prospérité chinoise (avec la participation de Ruth Dreifuss, ancienne présidente de la Confédération helvétique) et la mainmise de Pékin sur le Tibet, le cauchemar tchétchène, les guerres africaines et celle menée au nom de la lutte contre le terrorisme en Irak et dans le reste du monde.

Des thèmes aussi sensibles que le trafic d’êtres humains, les travailleurs clandestins, le travail des enfants ou les femmes face au communautarisme seront également au centre des débats du festival.

Les défenseurs des droits de l’homme ne seront pas oubliés. Une soirée organisée par l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) pointera en particulier les récentes entraves mises par la Russie de Vladimir Poutine à l’action des ONG sur son sol.

Des films pour débattre

Le lendemain, soit le 14 mars, la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) abordera le thème de la justice internationale avec la tessinoise Carla del Ponte, procureur du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie et Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale.

Le FIFDH reste ainsi fidèle à son concept «un film, un sujet, un débat» consistant à accompagner les projections de fictions et de documentaires d’une discussion avec le public, animée par une brochette de défenseur des droits de l’homme.

Mais la manifestation ne serait un festival de films sans une compétition cinématographique. Cette année, onze documentaires seront en lice pour le prix Vieira de Mello. Et quatorze films concourront pour le prix de l’Organisation mondiale contre la torture, attribué à un réalisateur particulièrement engagé.

Frédéric Burnand à Genève, swissinfo.ch

Le 4ème Festival international du film sur les droits humains se tient à Genève du 10 au 18 mars.
Il joue le rôle de forum des ONG face à la Commission des droits de l’homme de l’ONU, qui se tient chaque année à Genève durant 6 semaines.
Le FIFDH est parrainé par Louise Arbour, Barbara Hendricks, William Hurt, Ruth Dreifuss, Robert Badinter, Hubert Nyssen, Jorge Semprun et Ken Loach.

– Les personnalités suivantes participent aux débats du FIFDH : Jimmy Massey, Vladimir Bukovsky, Zainab Gashaeva, Jean-Christophe Rufin, Nicholas Howen, Rony Brauman, Emmanuel Terray.

– Des journalistes et des écrivains engagés comme Samantha Power, Anna Politkovskaïa, Mohammad-Mahmoud Ould Mohamedou, Danny Schechter prennent aussi part aux discussions, tout comme les cinéastes Thierry Michel et Amos Gitaï.

– Le Jury International, également présent lors des débats, est composé de l’ancien ambassadeur de France auprès de l’ONU Stéphane Hessel et l’écrivain Russell Banks et de la réalisatrice Manon Loiseau.

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