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Irak: la prise de Mossoul pourrait prendre des semaines

Les forces du gouvernement irakien, assistées par diverses autres forces, ont resserré depuis des mois leur dispositif autour de Mossoul (archives). KEYSTONE/AP/ADAM SCHRECK sda-ats

(Keystone-ATS) L’offensive lancée par les forces irakiennes pour reprendre la ville de Mossoul au groupe Etat islamique (EI) “s’annonce longue et difficile”, selon le chef de la coalition internationale antidjihadiste. Elle pourrait durer des semaines et “possiblement plus”.

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé dans la nuit le lancement de l’opération pour la reprise du dernier grand bastion de l’EI en Irak, aux mains des djihadistes depuis juin 2014.

“Cette opération pour reprendre le contrôle de la deuxième ville d’Irak va probablement durer des semaines, possiblement plus”, a mis en garde lundi le lieutenant général Stephen Townsend, nouveau commandant de la coalition dirigée par les Etats-Unis.

“La bataille s’annonce longue et difficile mais les Irakiens se sont préparés et nous nous tiendrons à leur côté”, a-t-il assuré.

“Libérer Mossoul”

Depuis la prise de Mossoul par l’EI il y a plus de deux ans, les Etats-Unis dirigent une coalition internationale, composée aujourd’hui de plus de 60 pays, qui combattent les djihadistes en Irak et en Syrie.

Cette coalition mène principalement des frappes aériennes et fournit entraînement, armes et équipements aux forces locales. Des milliers d’hommes ont également été déployés en Irak, surtout pour des missions de formation. Selon M. Townsend, la coalition a formé et équipé plus de 54’000 membres des forces irakiennes.

“Le temps de la victoire est venu et les opérations pour libérer Mossoul ont commencé”, avait annoncé plus tôt dans la journée le Premier ministre irakien dans une allocution télévisée. De son côté, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a estimé que l’opération était “un moment décisif dans notre campagne pour infliger à l’Etat islamique une défaite durable”.

Violents combats de rues

M. Abadi n’a pas donné de précisions sur les opérations militaires lancées dans la nuit de dimanche à lundi. Elles devraient dans un premier temps se borner à encercler la ville, avant le début de violents combats de rues.

Les forces du gouvernement irakien, assistées par diverses autres forces, ont resserré depuis des mois leur dispositif autour de Mossoul. Elles ont récemment repris des positions clés près de Qayyarah, une ville située à environ 60 kilomètres au sud de Mossoul, y préparant l’offensive finale.

Lourdement armés, les djihadistes, approximativement au nombre de 5000 hommes, ont toutefois eu des années pour se préparer à cet assaut.

Craintes de l’ONU

Dans ce contexte, le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les affaires humanitaires et l’aide d’urgence, Stephen O’Brien, s’est dit “extrêmement préoccupé pour la sécurité de quelque 1,5 million de personnes vivant à Mossoul qui pourraient être touchées par les opérations militaires”. Selon lui, “les familles sont exposées à un risque extrême d’être prises entre deux feux ou prises pour cibles par des snipers”.

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