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Évacuations massives dans le nord d’Israël face aux incendies

Incendie à Haïfa KEYSTONE/AP/ARIEL SCHALIT sda-ats

(Keystone-ATS) Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées jeudi à Haïfa, troisième ville d’Israël, fuyant les feux de végétation qui se succèdent dans le pays depuis trois jours. Les autorités soupçonnent que beaucoup ont une motivation politique.

Des quartiers entiers de la ville des bords de la Méditerranée, une université, des écoles et les prisons ont été évacués, a indiqué une porte-parole de la police, Luba Samri.

“Au total, nous avons dû évacuer 60’000 habitants, c’est sans précédent à Haïfa”, a dit le maire de la ville Yona Yahav. Les secours affirment avoir transféré dans les hôpitaux une soixantaine de blessés légers.

Armée mobilisée

L’armée a annoncé avoir déployé deux bataillons et rappelé des réservistes avec du matériel pour aider pompiers et policiers. L’aéroport local a décidé de fermer, a annoncé son porte-parole.

D’autres sinistres ont été rapportés dans la périphérie de Jérusalem, à Nataf et Sha’ar Hagai, à Modiin (centre), mais aussi à Talmon, colonie israélienne de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, a rapporté la police. Trois cents enfants ont été évacués d’une école de Talmon.

“Origine criminelle”

Le centre et le nord d’Israël sont en proie depuis trois jours à une succession d’incendies de végétation favorisés par la très grande sécheresse des derniers mois et des vents forts.

Selon les autorités israéliennes, la moitié environ des incendies serait d’origine criminelle. Ils seraient commis soit par des pyromanes, soit pour des raisons liées au conflit israélo-palestinien, a affirmé le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan sur la radio militaire.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu dans ce contexte que les autorités traiteraient comme un “acte de terrorisme” tout incendie allumé volontairement. Il a par ailleurs salué la proposition d’aide de l’Autorité palestinienne de prêter quatre camions de pompiers, affirmant qu’Israël “allait vérifier si nous avons besoin de cette aide”.

La minorité arabe se défend

Environ 1,4 million d’Arabes israéliens (17,5% de la population), descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d’Israël en 1948, vivent dans le pays. Citoyens israéliens, ils se considèrent largement comme Palestiniens et sympathisent avec leur cause.

Des dizaines de milliers de Palestiniens travaillent en outre quotidiennement en Israël. Le ministère de la sécurité a fait état de quelques arrestations, sans plus de précisions.

“Seuls ceux à qui la terre n’appartient pas sont capables d’y mettre le feu”, a proféré sur Twitter un poids lourd du gouvernement de droite, le ministre nationaliste religieux Naftali Bennett.

Les dirigeants de la minorité arabe se sont immédiatement indignés que les leurs soient montrés du doigt, criant au racisme. “Cela fait des centaines ou des milliers d’années que nous vivons dans ce pays et nous n’y avons jamais mis le feu”, a souligné le député arabe Ayman Odeh dans un communiqué, ajoutant que les Arabes étaient eux aussi touchés par les incendies.

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