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Jürg Grossen est le seul candidat à la présidence de PVL

Jürg Grossen est le seul candidat à la présidence du PVL (archives). KEYSTONE/THOMAS DELLEY sda-ats

(Keystone-ATS) Le Bernois Jürg Grossen devrait présider les Vert’libéraux. Le conseiller national a été choisi par le comité directeur du parti comme candidat pour remplacer le Zurichois Martin Bäumle. L’assemblée des délégués tranchera le 26 août.

Le comité a retenu cette candidature parmi d’autres, mais il est encore possible formellement que d’autres personnes se mettent sur les rangs d’ici le 26 août, a précisé Jürg Grossen vendredi devant la presse.

Entrepreneur

Planificateur électricien, entrepreneur depuis 23 ans et employant actuellement une quarantaine de personnes, ce Bernois de l’Oberland aura 48 ans le 24 août. Il s’est surtout engagé dans le cadre de la stratégie énergétique ainsi que dans la politique des transports. Il fait en outre partie des élus critiques à l’égard de la SSR, tout en restant plus modéré que certains UDC et PLR.

Il représentera le profil entrepreneurial du parti. Jürg Grossen n’a pas l’intention de réinventer la roue, il veut plutôt rendre encore plus visible la ligne politique du PVL: une politique économique et sociétale libérale, une politique sociale équitable et un engagement en faveur de l’environnement et d’une Suisse ouverte et connectée au monde.

Travail d’équipe

Le Bernois, qui n’entend toutefois pas déroger avec la pratique mathématique d’apparentement du parti lors des élections, n’a pas manqué de lancer une pique contre l’étatisme de gauche et le conservatisme de droite.

Il veut miser sur le travail d’équipe. Il a ainsi relativisé le fait qu’un homme succède à une homme à la tête du parti. Il va travailler main de la main avec la cheffe du groupe parlementaire Tiana Moser et la vice-présidente du parti Kathrin Bertschy, qui ont toutes deux renoncé à briguer la présidence.

Le Bernois avait déjà réduit son taux d’occupation professionnelle de 50% pour se lancer dans la politique fédérale. Il devrait être amené à travailler encore un peu moins pour son entreprise.

Dix ans du parti

Le conseiller national Martin Bäumle, 52 ans, avait annoncé sa démission en mai. Il était le président des Vert’libéraux depuis la création du parti en 2007. A la Chambre du peuple depuis 2003, le Zurichois y a d’abord représenté les Verts. Il a fondé le PVL après des divergences idéologiques avec les écologistes zurichois.

Les Vert’libéraux ont surtout effectué une percée outre-Sarine, la Vaudoise Isabelle Chevalley étant la seule élue romande sous la Coupole fédérale. Dans un français bancal, Jürg Grossen a d’ailleurs reconnu qu’il devrait suivre un cours intensif pour mieux maîtriser la langue de Molière.

Après avoir vu exploser sa députation aux élections fédérales de 2011, le PVL a enregistré une cuisante défaite en 2015, perdant cinq de ses douze sièges au National ainsi que ses deux conseillers aux Etats. En mars 2015, il a aussi subi une défaite historique (92% de non) avec sa première initiative populaire qui voulait remplacer la TVA par une taxe sur l’énergie.

Parti charnière

Si le parti rejoint la gauche sur les questions environnementales et de société, il vote souvent avec la droite sur les questions économiques et financières. Le PVL ne marche toutefois pas au pas du camp bourgeois sur les sujets militaires: il s’était notamment opposé à l’achat des avions Gripen. Il soutient par ailleurs un accord-cadre avec l’UE.

Au Parlement, les Vert’libéraux ont une influence limitée, mais le parti sait parfaitement jouer de son rôle de charnière. Après avoir fait durer le suspense, il a ainsi sauvé la prévoyance vieillesse 2020 du naufrage au National. Le parti avait à l’inverse fâché la gauche sur l’imposition des bonus en 2012.

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