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L’armée syrienne intensifie son offensive sur Alep

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon (2e g) s'est dit "atterré" par l'escalade militaire à Alep (archives). KEYSTONE/AP/MARY ALTAFFER sda-ats

(Keystone-ATS) L’armée syrienne et les milices alliées du régime ont poursuivi leur progression samedi dans l’offensive contre Alep, ville du nord de la Syrie dont les rebelles occupent la partie orientale. La diplomatie américaine paraît toujours impuissante à résoudre ce conflit.

Les forces gouvernementales ont pris le contrôle du camp d’Handarat à quelques kilomètres au nord de l’agglomération, marquant leur premier succès d’importance dans cette opération soutenue militairement par la Russie.

Dans les heures qui ont suivi, les insurgés ont lancé une contre-attaque pour tenter de reprendre Handarat, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) en parlant d’un regain de combats dont l’issue restait indécise dans la soirée.

“Handarat est tombé”, a reconnu un membre de l’insurrection présent dans Alep, information confirmée par l’armée syrienne qui a parle d’un “grand nombre de terroristes” tués.

Tournant dans le conflit

Depuis l’annonce de l’offensive jeudi par le régime de Damas, des dizaines de personnes ont été tuées, enterrant les derniers espoirs de ranimer un cessez-le-feu péniblement mis au point par la Russie et les Etats-Unis et que le gouvernement d’Assad a abandonné au bout d’une semaine.

Cet échec d’une médiation politique et la volonté du gouvernement syrien de jouer son va-tout contre la dernière grande ville où les rebelles sont encore présents marquent un tournant dans le conflit.

Le président syrien et ses alliés semblent plus déterminés que jamais à écraser la rébellion.

Le pilonnage aérien, qui ne cesse de s’intensifier, a touché quatre zones tenues par les opposants dans la partie orientale d’Alep. Selon les rebelles, ces raids sont principalement menés par l’aviation russe.

Ban Ki-moon consterné

L’ONU a indiqué samedi avoir appris de différentes sources que depuis le début de l’offensive de l’armée vers Alep, l’aviation avait fait usage d’armes incendiaires, de munitions de pointe comme des bombes anti-bunckers. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a fait savoir par l’intermédiaire de son porte-parole qu’il était “atterré” par l’escalade militaire à Alep.

Il a souligné que “l’apparente utilisation systématique” d’engins incendiaires et de bombes particulièrement puissantes “pouvait constituer des crimes de guerre”.

L’armée syrienne “accomplit de grands progrès dans sa guerre contre le terrorisme”, a dit pour sa part le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al Moalem, devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Le diplomate a accusé les Etats-Unis et leurs alliés d’être “complices” du groupe Etat islamique (EI) et d’autres “organisations terroristes armées”.

Responsabilité conjointe

Selon l’OSDH, au moins 45 personnes, dont dix enfants, ont été tuées samedi dans la partie orientale d’Alep. Les secouristes ont chiffré à plus de 100 le nombre de tués durant la journée de vendredi.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré qu’une nouvelle cessation des hostilités relevait de la responsabilité de toutes les parties en présence et pas seulement “de concessions unilatérales de la Russie”.

“On ne peut parler d’une reprise de la trêve que sur une base collective”, a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne de télévision Vesti samedi.

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