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L’assainissement d’écluses sur le Rhin français se répercute à Bâle

(Keystone-ATS) L’assainissement d’écluses vieillissantes sur le Rhin rétrécira l’an prochain le passage des bateaux en direction de Bâle. Les très grandes embarcations ne pourront ainsi plus continuer à Kembs (France). Une panne bloquerait complètement la navigation sur le Rhin.

Après les protestations, il y a trois ans, des acteurs de la branche concernant la durée de ces inévitables travaux d’assainissement, les autorités françaises ont communiqué il y a peu les dates définitives. Elles viennent d’être publiées dans l’édition du journal de l’Association suisse de navigation et d’économie portuaire (ASN).

Les navigateurs ont obtenu que, grâce au travail d’équipe, la perturbation d’un des deux sas soit à chaque fois quelque peu raccourcie.

Les exploitants d’usines électriques et les autorités de la navigation veulent, conformément à des déclarations plus anciennes, que les dix constructions concernées soient mises à jour en 2016, pour une somme globale d’environ 90 millions d’euros (près de 100 millions de francs).

Croisière et bus

L’écluse de Kembs se situe juste en aval de Bâle, dans le département du Haut-Rhin, en région Alsace. Son grand sas, qui permet d’accueillir deux bateaux, sera inutilisable dès mars et jusqu’à la fin de l’année. Les embarcations devront toutes passer par le petit sas durant ce laps de temps.

Celui-ci est non seulement plus court, mais son portail est également plus étroit: la hauteur maximale passante de 7 mètres ne suffit pas pour de nombreux nouveaux navires. Les porte-conteneurs et les paquebots sont particulièrement concernés.

Les premiers traverseront en étant moins chargés, ce qui amène des complications et des coûts plus élevés. Quant aux seconds, les compagnies maritimes devront soit débarquer les passagers en amont de l’écluse de Kembs et les acheminer par bus en direction de Bâle, soit modifier leurs embarcations.

Selon un porte-parole de l’ASN, la contrainte pourrait amener des bateaux de croisière majoritairement plus vieux et plus petits à naviguer en direction du port alémanique. Cela pourrait aussi augmenter la pression des voyagistes sur les compagnies maritimes. La branche connaît certes un boom, mais les marges sont réduites.

Risques de blocage

La situation sera particulièrement serrée durant le Salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie Baselworld, qui se tiendra en mars 2016. Car les lits disponibles des hôtels sont tous réservés à cette période, et des bateaux de croisière sont proposés comme “hôtels flottants”.

Les quais à Bâle permettent d’accueillir jusqu’à treize embarcations de ce type. Les plus grandes comprennent jusqu’à environ 150 lits.

Les navigateurs deviennent nerveux, mais la durée totale des travaux d’assainissement pourrait être encore allongée. Si l’une des chambres de l’écluse devait subir une panne ou une avarie durant cette période, le trafic fluvial sur le Rhin serait alors bloqué.

Des pauses forcées dues aux crues sont quotidiennes et supportables, mais des perturbations plus longues menacent le trafic fluvial sur le Rhin. Celui-ci pourrait alors perdre des parts de marché au profit des transports sur rails et sur route qu’il ne pourrait plus regagner ensuite.

Entre 10 et 12% des importations totales en Suisse passent par les ports helvétiques, soit un total d’environ 6 millions de tonnes de marchandises et plus de 100’000 conteneurs par année. Près d’un tiers des combustibles et du carburant arrivent notamment en Suisse par le Rhin. Près de 150 embarcations naviguent sur le Rhin sous pavillon helvétique.

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